Au cours de l’année scolaire 1957/1958, suite au baby-boom, le manque de locaux adaptés face à l’augmentation considérable d’élèves induisit une surcharge ingérable des effectifs dans les classes. Cette année-là, je fus affecté à chaque trimestre dans un établissement différent, dans des secteurs éloignés difficilement accessibles et surtout particulièrement malfamés. J’y perdis tous mes repères. Tant et si bien que mes mauvais résultats me valurent, sans autre forme de procès, d’être exclu du système scolaire laïque. J’avais 12 ans.
Pour m’accorder une nouvelle chance, mes parents m’inscrivirent dans un collège privé religieux où tout aurait dû s’arranger, mais pour des raisons inverses à celle qui avaient déjà causé ma perte, je ne m’y sentis pas à l’aise non plus.
L’introversion me guettait et je trouvais volontiers refuge dans un univers personnel dont je tentais de m’envelopper, univers dans lequel la poésie tenait le haut du pavé. C'est ainsi que je suis devenu autodidacte.