Comment s’organiser pour écrire un livre ? Les conseils de l’autrice Lynda Guillemaud

Comment s’organiser pour écrire un livre ? Les conseils de l’autrice Lynda Guillemaud
12/12/2024
Conseils pour écrire un livre
7 commentaires

Vous avez envie d’écrire, mais vous doutez d’avoir le temps pour cela? La question « d’avoir du temps » est souvent un faux problème. On a tous 24 h dans une journée : la différence, c’est la manière dont on les utilise. Découvrez mes conseils d’organisation pour écrire un roman. Rassurez-vous, cet obstacle est surmontable (même si vous n’y croyez pas encore) !

    En quelques titres:

  1. 10 romans en 10 ans : une question d’organisation (et un peu d’expérience…)
  2. Secret n°1 : se fixer des échéances d’écriture
  3. Secret n°2 : faire un rétroplanning
  4. Secret n°3 : se réserver du temps pour l’écriture
    1. Baliser des temps pour l’écriture
    2. Faire de l’écriture une priorité
  5. Secret n°4 : être souple et ne pas oublier de se faire plaisir

10 romans en 10 ans : une question d’organisation (et un peu d’expérience…)

Mon premier roman historique, Le Vent des Lumières, d’abord auto-publié chez Librinova en 2015,  publié chez un éditeur en 2017 après avoir intégré le Programme Agent littéraire, est retourné en auto-édition en 2019. Ensuite, j’ai publié 5 romans contemporains, 2 autres romans historiques et une romance historique publiée aux éditions Harlequin. Aujourd’hui, j’écris mon dixième opus, une nouvelle romance historique.

Dix romans en dix ans, c’est beaucoup (et pourtant peu par rapport à certains auteurs qui en sortent cinq ou six par an !). Vous êtes peut-être en train de vous dire que je ne fais que ça, que je n’ai pas de métier à côté, ni d’enfants dont je dois m’occuper. Vous avez tort…

Entre 2015 et 2019, je travaillais à plein temps comme chargée de communication et de la vie culturelle et aujourd’hui, je suis rédactrice web et consultante en communication freelance. Je suis mariée, j’ai deux filles (aujourd’hui adultes) et une maison à faire tourner. Je fais aussi des nuits normales et je déteste me lever tôt le matin…  Quel est mon secret pour arriver à écrire malgré toutes ces occupations ? Il tient en un mot : l’or-ga-ni-sa-tion.

Avant, j’étais comme beaucoup d’entre vous, j’écrivais quand je pouvais. Aujourd’hui, je vous livre mes quatre secrets pour réussir à écrire et publier régulièrement.

Secret n°1 : se fixer des échéances d’écriture

Si vous vous levez le matin en vous disant « aujourd’hui, j’écris un roman », sans rien préparer, ça risque de ne pas marcher très longtemps (sauf si vous êtes très doué). On est toujours happé par mille et une choses à faire, par le travail, les enfants, le repas à préparer, mais aussi par un ennemi invisible et très pernicieux : la procrastination (c’est-à-dire l’art de remettre à plus tard ce qu’on peut faire tout de suite). C’est tellement plus tentant de traîner sur Facebook ou Youtube, de regarder la télé, de promener son chien, de prendre un livre, plutôt que d’écrire !

Le cerveau a besoin d’être un peu discipliné et j’ai remarqué que je travaille mieux quand je me fixe des échéances. Lorsque je décide de commencer l’écriture d’un roman, je me fixe donc une date de publication..

Mais pour que ça marche complètement, il faut que cette date butoir soit réaliste. Avec l’expérience, on sait combien de temps on met à écrire et publier un roman. Pour ma part, il me faut entre 18 et 24 mois du premier jet à la publication.  Si c’est votre premier roman, la durée est plus difficile à fixer. Dans ce cas, voyez large.

Fixer une date est une première étape, mais qui ne suffit pas pour être efficace. En effet, le risque est de se dire «j’ai le temps ! ». C’est là le piège. Passons donc au conseil n°2.

Secret n°2 : faire un rétroplanning

Notez que je n’invente rien avec cette démarche, c’est juste une adaptation de la méthodologie de gestion de projet, beaucoup utilisée dans le milieu professionnel. Dans la démarche de projet qui aime les mots en anglais, c’est le rétro-planning, c’est-à-dire un calendrier à l’envers (ou à rebours).

Le calendrier se construit en partant de la date de publication :

  1. Découpez l’écriture du roman en plusieurs étapes. C’est la méthode du saucisson : tout manger d’un coup, c’est un peu compliqué, en revanche, en petites tranches à l’apéro, ça passe tout seul. Les différentes étapes d’un roman comprennent l’écriture du premier jet, la réécriture, la bêta-lecture, des corrections, la mise en page puis la publication. Le calendrier permet de passer d’une étape à l’autre de manière fluide.
  2. Évaluez le temps à passer sur chaque étape. Cela suppose de bien se connaître (inutile de prévoir un mois pour la rédaction de 50.000 mots si vous savez que votre rythme moyen est plutôt de 10.000 mots/mois). Votre calendrier doit aussi être souple pour tenir compte des imprévus.
  3. Enfin, remontez à rebours à partir de la date de publication et calculez les dates butoir pour chaque étape

Poser des dates butoir et des étapes permet de visualiser l’évolution dans le temps et de mesurer si on est en retard ou en avance sur les échéances.

Secret n°3 : se réserver du temps pour l’écriture

J’imagine que vous vous dites, en me lisant : « Mais comment faire pour réussir à faire tout ça en continuant à travailler ? » Comme vous, j’imagine, j’aimerais bien, un jour, faire de l’écriture mon activité principale. J’y travaille, mais c’est une autre histoire… En attendant, effectivement, j’ai dû caser cette activité dans mon emploi du temps.

Baliser des temps pour l’écriture

Si comme moi vous aimez vraiment écrire, trouver du temps ne vous posera normalement pas de problème : ça sera aussi naturel que de trouver le temps pour prendre une douche, manger ou lire. Le temps, vous l’avez. Tout le monde dispose de 24 heures dans une journée, c’est la manière dont on occupe ces 24 heures qui change tout. Quand j’étais salariée, je consacrais  la plupart de mes soirées pour faire quelque chose en rapport avec mes romans :

  • écrire ;
  • faire de la promotion ;
  • me documenter pour un roman ;
  • corriger ou relire un manuscrit…

Cela me prenait environ deux à trois heures par jour. Cela ne m’empêchait pas de faire de temps en temps des soirées-canapés à regarder un film en famille, sortir avec des amis, aller me promener, etc. Aujourd’hui que je suis freelance, j’ai intégré mes créneaux d’écriture dans mon emploi du temps. Je consacre deux heures en fin d’après-midi aux tâches liées à mes romans.

Faire de l’écriture une priorité

Vous allez me dire que vous n’avez pas la possibilité de libérer deux à trois heures par jour ! Si vous avez trois enfants en bas âge, je veux bien le comprendre (et encore). Moi non plus je ne les avais pas, au départ. Personne ne m’a donné la possibilité d’avoir ces deux-trois heures par jour : c’est moi qui aie choisi de me les garder.

L’autrice Marièke Poulat a écrit sur son blog « Mécanismes d’histoires » un excellent texte sur ce sujet : elle explique que si l’on veut vraiment écrire un roman, il faut faire de l’écriture une priorité. Là, ce n’est plus une question d’organisation, c’est une question de perception. L’écriture ne sera alors plus une occupation que l’on fait « quand on a le temps » mais une vraie activité pour laquelle on se réserve du temps.

Dans les livres de développement personnel, on croise souvent cette expression : prendre rendez-vous avec soi-même. Pour l’écriture, c’est pareil : on se fixe un créneau, comme pour aller chez le médecin, chez le coiffeur ou à sa séance de sport.

Secret n°4 : être souple et ne pas oublier de se faire plaisir

Tout ce programme titanesque et cette organisation au millimètre près peuvent faire peur, surtout si ce n’est pas dans votre nature de planifier des choses. Il faut considérer l’organisation comme un moyen de se libérer du temps.

Rassurez-vous, si j’adore mettre en place des calendriers et des plans d’actions, je suis aussi spécialiste pour ne pas les suivre au pied de la lettre ! Simplement parce que l’écriture reste un plaisir, et il faut que cela reste un plaisir. Si vous y mettez trop de contraintes, le plaisir se transformera en corvée.

Tous les calendriers d’écriture que j’ai mis en place ont été révisés au moins deux ou trois fois pour ajuster les délais. La réécriture peut prendre trois mois au lieu d’un, la documentation un an et non six mois… Ce n’est pas grave en soi, l’essentiel c’est d’avancer vers votre objectif final : écrire votre premier roman.

Alors, vous êtes prêts ? On y va ?

 

Lynda Guillemaud, romancière

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