Quand Librinova m’a demandé mes conseils sur la mobilisation de son réseau pour faire connaître son livre, cela m’a fait sourire. Après, je l’avoue un frétillement de mon ego. Savez-vous que, quelques jours avant de publier mon livre, la plupart de mes proches (même mes parents) ne savaient même pas que j’avais écrit un roman ? Je partais de loin. Comme vous l’avez deviné, je cultive la discrétion. Mon roman s’intitule « Hurler sans bruit ». Mais là, il fallait en faire… En quelques titres:Établir un plan d’actionMettre en route ses réseauxMéfiez-vous du réseau qui dortLe réseau familial et amicalFaire connaître son livre à un réseau plus largeUtiliser le réseau professionnel ?Et le réseau littéraire grandit…Établir un plan d’action Je pensais avoir fait le plus important en terminant mon roman. Le point final n’est que le début d’une autre aventure. J’ai défini un premier plan d’actions de communication. Je partais avec un avantage, je travaille dans la communication. Et deux points faibles, je ne connaissais rien à la promotion du livre et parler de moi ne m’est pas naturel… Heureusement, Internet regorge d’informations précieuses, de groupes d’auteurs et le blog de Librinova de bons conseils. Comme l’article de Ségolène Bourlard pour établir un plan marketing. J’ai misé ma communication sur mon réseau. Bon, il fallait d’abord que j’appelle mes parents pour leur annoncer que je publiais un roman… À lire aussi : Quelle est la recette du succès pour faire connaitre son livre selon Ségolène Bourlard, auteure Librinova ? Mettre en route ses réseaux Nous n’avons pas un réseau, mais de nombreux réseaux. Famille, amis, professionnels, parents d’élèves, cercles de lecture ou de tricot, sans compter les réseaux sociaux… Travailler ses réseaux est fructueux et gratifiant, c’est un cercle vertueux qui s’agrandit. Je préfère largement Word à Excel, mais, j’ai constitué des tableaux de contacts. J’ai repris mes fondamentaux professionnels : réfléchir à des messages adaptés aux différentes cibles, à un moyen de communication en fonction du public (le téléphone pour mes parents, le mail personnalisé pour les proches et les amis, le mailing pour de simples relations, etc.). Et puis, comme pour les réseaux de la vraie vie, il y a les réseaux sociaux. Pareil, chaque réseau à son type de message. J’ai défini une liste de posts différents pour Twitter, Facebook, Instagram et LinkedIn, listé les hashtags. J’avais prévu des teasings avant la sortie du livre. Bref, tout était taillé au cordeau. Méfiez-vous du réseau qui dort Mon plan de com a explosé avant même d’être mis en place. Mais pour la bonne cause ! J’avais prévu une sortie de mon roman vers le 20 novembre 2018 en numérique et papier. Je n’avais pas imaginé que mobiliser mon réseau pouvait porter ses fruits tout de suite ! J’avais parlé du processus d’autoédition à un ami journaliste chez BFM. Quelques jours après une de ses consœurs m’appelait pour me proposer un reportage sur cette démarche. Nous en étions à la maquette… Évidemment, le reportage devait être réalisé et diffusé dans la semaine. Pas question que la version numérique ne soit pas en ligne. Branle-bas de combat, appel au secours à Madeline de Librinova. Viiiite. J’ai pu mesurer dans l’urgence, et en d’autres moments, toute la réactivité et l’implication de l’équipe. Je vous épargne mon stress d’être filmée, les répétitions de mon pitch devant mon mari la veille… À 6 heures du matin le 25 septembre 2018, j’étais dans et devant ma télévision. Aussi vidée que mon plan de communication. Le réseau familial et amical C’est un réseau bienveillant et d’un immense soutien. Il est essentiel pour démarrer, ils sont vos premiers acheteurs, ils seront là à vos premières signatures. Ce sont les personnes à qui vous pouvez clairement faire part de vos objectifs (par exemple viser le Graal des 1 000 exemplaires) et que vous avez besoin d’eux pour faire connaître votre livre. C’est un réseau qui est prêt à vous ouvrir son réseau. Mon père en a parlé à un blogueur influent dans ma ville d’origine (cela m’a permis d’avoir un article). Ma sœur et un ami font partie de clubs de lecture, ils l’ont ainsi partagé. C’est un réseau qui se démultiplie, qui parle de vous, de votre livre, l’offre autour de lui… Il vous met le pied à l’étrier en laissant les tout premiers avis permettant d’augmenter votre visibilité. Faire connaître son livre à un réseau plus large Contrairement aux proches, impossible de demander cash à un cercle plus éloigné de se jeter sur Internet ou dans une librairie pour commander votre livre ! Mais, ce sont des contacts à ne pas négliger. J’ai adressé un mailing au réseau très élargi pour les inviter à la soirée de lancement organisée dans un café littéraire. J’ai utilisé MailChimp, un outil d’envoi de mails gratuit qui permet de faire une mise en page (et de savoir qui a ouvert votre mail, qui a cliqué…). Cela permet aussi d’indiquer vos réseaux sociaux, de proposer de vous suivre. Là aussi, j’ai reçu un accueil chaleureux. À cette soirée, sont venues des personnes que je n’avais pas vues depuis longtemps. Certaines sont venues avec des amis fans de lecture. D’autres m’ont fait des retours, ravies d’apprendre que j’avais commis un livre. En plus d’informer sur la sortie de votre livre des gens que vous voyez peu, ce type d’événements permet de nourrir de manière vivante vos réseaux sociaux. Car l’animation des réseaux sociaux est essentielle dans sa stratégie. Il faut la réfléchir pour que les posts vous ressemblent, qu’ils rendent « désirable » votre livre et votre univers d’auteur, en ne se limitant pas à « oyez, oyez, achetez mon livre ». De mon côté, j’ai alterné les extraits, les retours de lecture, les rebonds sur l’actualité en lien avec les thèmes de mon livre, les rencontres sur les salons du livre, quelques photos personnelles. J’avais, pour cela, établi un planning de publications. Cela permet de gagner du temps, de préparer en amont des visuels avec Canva.com, outil simple et précieux de création, de programmer vos publications (sur la version pro de Facebook, sur Tweet.deck…) Utiliser le réseau professionnel ? Que faire des relations strictement professionnelles, de mes partenaires de travail, de mes clients ? Je me suis interrogée sur la façon de les toucher. Est-ce que je dois mélanger ma communication professionnelle et mon roman, qui est une aventure personnelle ? Est-ce que je prends le risque qu’un de mes clients n’apprécie pas mon roman ou soit choqué par l’unique scène de sexe de l’histoire ? Je suis indépendante et je vends des contenus rédactionnels, cela me faisait un peu peur… Rassurée par les retours positifs et les bonnes chroniques, je me suis lancée dans un deuxième temps. J’ai posté sur LinkedIn, qui est le réseau social sur lequel j’ai le plus de contacts, des nouvelles de mon livre sous un angle plus professionnel (des retours presse, des salons du livre, un article sur l’enrichissement de mon activité professionnelle grâce à cette aventure d’autoédition…). J’ai mis, également, en signature de mes mails professionnels une bannière sur « Hurler sans bruit » qui a permis de gagner de nouveaux lecteurs. Et le réseau littéraire grandit… Et puis, il y a ces relations qui naissent avec d’autres auteurs. Via les groupes, les échanges avec quelques librinoviens que j’aimerais bien rencontrer en vrai, comme Cécile Blanche et d’autres. J’ai apprécié les échanges et les conseils bienveillants de Marilyse Trécourt, rencontrée au salon du livre de Paris. Les salons du livre m’ont d’ailleurs permis de faire de belles rencontres, de tisser des relations chaleureuses, voire amicales. Ce réseau est précieux, il permet de ne pas se sentir seul avec ces questionnements d’auteur, d’échanger des bons plans. Ainsi, lors de mon premier salon, un auteur m’a donné de nombreux contacts pour m’inscrire à d’autres salons. Une autre a communiqué mon nom un journal pour rédiger une tribune sur l’injonction de la maternité (en lien avec le sujet de mon livre). Enfin, et surtout, il y a les lecteurs, blogueurs, bookstagrameurs (cercle que j’ai également travaillé à développer) qui vous soutiennent, viennent faire grandir vos réseaux sociaux et leur donne une nouvelle raison d’être. Tout à coup, vous avez votre public (petit, il faut rester modeste !). C’est une chance et une magnifique relation que j’ai envie de poursuivre à travers de nouvelles aventures littéraires. Alors, ne le dites pas à mes parents, mais j’écris un deuxième roman. Valérie Van Oost Pour aller plus loin : Promouvoir un livre : pourquoi et comment faire ? Comment obtenir des avis et les réutiliser pour faire sa promotion ? Comment organiser une séance de dédicaces pour son livre ?