Vous avez terminé l’écriture de votre livre et vous êtes prêt à le partager avec les lecteurs. Avez-vous pensé à la préface, ce texte qui se place parfois dans les premières pages d’un ouvrage ? Rédiger une préface peut être intéressant pour votre ouvrage. Pourquoi et comment rédiger une préface ? Explications. En quelques titres:Qu’est-ce que la préface d’un livre ? Quels genres d’ouvrages bénéficient d’une préface ?Qui rédige la préface d’un livre ?Les conseils pour rédiger une bonne préfaceQu’est-ce que la préface d’un livre ? La préface d’un livre se retrouve dans les premières pages d’un ouvrage, avant le texte principal. Elle fait partie de ce qu’on appelle les paratextes. La notion a été mise au point par Gérard Genette (1930 – 2018). Critique littéraire réputé et grand spécialiste de la narratologie, Gérard Genette a, notamment, développé ses thèses sur les paratextes dans deux livres : Palimpsestes, paru en 1982 et Seuils, paru en 1987. Le principal intérêt de la notion de paratexte est qu’elle permet de mettre de l’ordre dans tous les écrits qui entourent et complètent un texte. Comme, par exemple, la préface ou l’avant-propos, mais aussi, le préambule, le prologue, l’introduction, l’avertissement ou encore, la dédicace. Selon Gérard Genette, chacun de ces paratextes a sa finalité propre et appartient soit à la catégorie des péritextes, soit à celle des épitextes. La première regroupe tous les paratextes qui sont physiquement proches des pages intérieures du livre. La seconde, tous les paratextes qui se situent physiquement en dehors de ces pages. Ce sont par exemple les titres, les résumés, les commentaires, les avis ou les critiques. Aucun de ces paratextes n’est obligatoire. Ils sont là pour apporter un éclairage particulier sur le texte et en renforcer l’attrait. De ce point de vue, les éléments communs entre une préface, un préambule et un avant-propos, font qu’on les confond facilement. En effet, ils se situent à peu près au même endroit dans le livre, ils ont en gros la même longueur et en apparence la même finalité. Alors à quoi sert une préface ? La vocation d’une préface est de dire en quoi le texte qui suit est remarquable. En général, c’est soit parce que l’auteur est lui-même remarquable. Soit parce que le contenu du texte à venir est admirable, pour telle ou telle raison. Il va sans dire que, pour atteindre son but, la préface doit être crédible. Ce qui n’interdit pas, bien au contraire, d’en profiter pour donner des conseils aux lecteurs. Bon à savoir La préface ne doit donc pas être confondue avec le préambule. Ce dernier donne un avant-goût de l’ouvrage mais il est rédigé par l’auteur lui-même, quand la préface est généralement écrite par une tierce personne. La préface ne doit pas non plus être confondue avec l’avant-propos. Celui-ci vise essentiellement à expliquer la genèse du livre, pourquoi il a été écrit et comment l’écriture a été effectuée. C’est pourquoi il précède invariablement l’exposé d’une thèse ou d’un mémoire.. Quels genres d’ouvrages bénéficient d’une préface ? D’une manière générale, tous les ouvrages peuvent avoir une préface. Ce qui la détermine, ce n’est pas la nature de l’ouvrage, roman, essai, traité philosophique ou autre, mais son positionnement. C’est en quelque sorte « l’approche marketing » voulue par l’auteur. Nana d’Emile Zola, par exemple, comporte ainsi une préface qui vient replacer l’œuvre dans son contexte. Marcel Pagnol, autre exemple, a écrit une préface, plus ou moins longue, pour chacun de ses textes, pièces de théâtre, essais ou souvenirs. Bien évidemment, la préface n’est pas réservée aux seuls auteurs établis ou édités par des maisons d’édition classiques. Rien n’empêche donc les auteurs de romans, ou d’autres textes, auto-édités d’y ajouter, eux aussi, une préface. D’autant qu’elle constitue un élément important de leur stratégie marketing. Qui rédige la préface d’un livre ? La préface est souvent écrite par une personne autre que l’auteur du livre. Certains auteurs sont parfois préfacés par d’autres pairs qui viennent exprimer leur admiration à l’auteur déjà reconnu. Cela peut également être un professionnel du monde du livre, comme un agent littéraire ou un éditeur. Si l’ouvrage préfacé se concentre sur un secteur technique et spécifique, il est possible de faire appel à un journaliste ou un spécialiste de ce même domaine pour préfacer l’ouvrage en question. Cela permet d’appuyer l’expertise de l’auteur, avant même de débuter la lecture. C’est ce qu’a recherché, par exemple, Éric Woerth, qui n’est pas historien de formation, quand il a écrit son livre sur le duc d’Aumale. La préface a été écrite par Alain Decaux, qui s’est rendu célèbre en tant que journaliste télé avec son émission phare « La caméra explore le temps ». Les deux premières lignes de sa préface indiquent bien comment se positionne l’ouvrage et, surtout, piquent habilement la curiosité des lecteurs : « Que le maire de Chantilly se soit senti le désir et, je le crois, le devoir de consacrer un ouvrage au duc d’Aumale, voilà qui me touche particulièrement ». Autre possibilité pour la rédaction d’une préface : demander à un proche (famille, ami, etc.). Même si cette personne n’a pas forcément de rapport avec le sujet ou le monde du livre, cela peut donner une perspective différente à l’ouvrage et à son auteur. Bon à savoir Qui que vous choisissiez pour l’écriture de votre préface, laissez-lui carte blanche. À lire aussi : À qui faire lire son livre avant d’essayer de le publier et pourquoi ? Les conseils pour rédiger une bonne préface Par son propos très personnel et adapté au livre qu’elle introduit, chaque préface est unique. Toutefois, il existe quelques règles simples à respecter pour rédiger une préface de qualité. Une préface est concise Première règle pour écrire une bonne préface : il faut rester concis. Si les pages d’introduction au livre sont trop longues, aucun lecteur ne prendra le temps de les lire. Il préférera se plonger directement dans l’histoire du livre. Allez donc à l’essentiel en trois à quatre pages maximum. Une préface ne dit pas tout Si une préface introduit l’auteur et le texte qui va suivre, elle ne dévoile pas toute l’histoire, au risque de gâcher le suspense. Gardez le mystère et donnez simplement envie au lecteur de découvrir ce qui va se passer dans les pages suivantes. À lire aussi : Comment écrire un bon résumé de livre ? Une préface s’écrit à la fin Une bonne préface s’écrit quand l’ouvrage est terminé. C’est évident quand elle est écrite par quelqu’un d’autre que l’auteur du livre, mais un peu moins quand c’est l’auteur lui-même qui la rédige. En effet, une préface est une sorte de poteau indicateur. Si on l’écrit avant que le livre ne soit terminé, on prend le risque d’indiquer une mauvaise direction à ses lecteurs. Une préface est amicale Une préface n’est pas un exercice de critique littéraire. Elle est donc naturellement bienveillante. A la fois en ce qui concerne le sujet traité, la manière dont cela a été fait, et, bien sûr, la personnalité de l’auteur du texte. Il ne faut pas oublier que le but essentiel d’une préface est de pousser le lecteur à acheter le livre et à le lire. Une préface est sincère Enfin, une préface donne le point de vue d’une personne par rapport à un auteur et à son ouvrage. Elle doit expliquer les raisons qui ont poussé l’auteur de la préface à écrire ces quelques pages. La préface doit donc être sincère et refléter l’intérêt porté à l’ouvrage introduit. Bon à savoir Il arrive que des auteurs reconnus aient recours à d’autres auteurs pour écrire leur préface. Il arrive même que ces auteurs demandent de l’argent en échange. Si ce genre de pratique existe, il ne faut absolument pas le mentionner dans les quelques pages de la préface. Pour aller plus loin : Témoignage, biographie : écrire pour se raconter, comment faire ? Que mettre dans sa biographie d’auteur ? Pourquoi faire appel à un bêta-lecteur professionnel ?