Connaissez-vous le cliffhanger ? Ce terme qui signifie littéralement « suspendu à une falaise » n’a rien à voir avec l’escalade. Il s’agit d’une technique narrative utilisée dans les romans ou les films qui permet de tenir en haleine le lecteur (ou le spectateur). L’objectif : lui donner irrésistiblement envie de tourner la page pour connaître la suite ! Découvrez nos conseils pour réussir un cliffhanger et comment l’intégrer dans votre roman. Le cliffhanger, c’est quoi ? Le cliffhanger est une technique narrative qui a d’abord été utilisée dans les séries puis dans les romans. Il s’agit d’une fin ouverte, laissée en suspens, qui crée une forte attente et une certaine angoisse. Lorsqu’une personne est « suspendue à une falaise », on n’a qu’une envie : savoir si elle va tomber ou si elle va s’en sortir. C’est de là que vient le terme « cliffhanger ». Son rôle est simple : tenir en haleine le lecteur ou le spectateur et ne pas lui donner d’autre choix que celui de continuer à lire ou à regarder la série pour connaître le sort du personnage et l’issue de la scène. Le cliffhanger est souvent associé au terme « page turner » qui désigne un livre dont on ne peut s’empêcher de tourner les pages pour connaître la suite et la fin de l’histoire. À lire aussi : Les 20 meilleurs romans policiers à lire absolument Le cliffhanger est donc très intéressant pour maintenir le suspense dans votre roman. Mais attention ! Il ne se construit pas n’importe comment et il faut l’utiliser à bon escient, sous peine de voir son effet tomber à l’eau. Contrairement à ce que l’on peut penser, le cliffhanger ne se retrouve pas uniquement dans les thrillers ou les polars : on peut aussi l’intégrer dans n’importe quel roman (roman historique, romance, fantasy, comédie…). Le cliffhanger est différent du climax dans le sens où ce dernier est vraiment le moment fort de l’intrigue, avec une tension extrême et un rebondissement final. Le cliffhanger sert plutôt à faire monter la tension. On peut avoir plusieurs cliffhangers dans une histoire, mais normalement un seul climax. Où intégrer un cliffhanger ? Le cliffhanger peut se placer à différents endroits de votre œuvre. À vous de choisir le bon emplacement pour en tirer le meilleur parti ! Un cliffhanger en fin de chapitre C’est le principe du page turner évoqué précédemment : la fin du chapitre se termine de telle façon que le lecteur ne peut qu’avoir envie de poursuivre sa lecture. La technique, ici, consiste à découper une scène sur deux chapitres et d’insérer la coupure à l’endroit le plus critique pour le personnage. Un cliffhanger en fin de tome (pour une série) Si vous écrivez une saga ou un roman en plusieurs tomes, insérer un cliffhanger à la fin d’un volume est une excellente idée pour inciter les lecteurs à acheter le livre suivant. Mais attention : dans ce cas, il faut que le cliffhanger ait un enjeu suffisamment fort et angoissant. Évitez également de couper une scène en plein milieu pour finir le livre, car la frustration serait trop grande. Le cliffhanger situé en fin de roman est plutôt une fin ouverte, qui laisse planer un doute trop fort pour que le lecteur en reste là. Nos conseils pour réussir son cliffhanger Vous savez à quoi sert le cliffhanger ? Voici maintenant la manière de le réussir à tous les coups. Ne pas abuser du cliffhanger Utiliser ces points de tension sont pratiques pour maintenir en haleine le lecteur, mais attention à ne pas en faire trop. Même si vous pouvez intégrer plusieurs cliffhanger dans un roman, en insérer un à chaque chapitre risque d’avoir l’effet inverse. Votre lecteur se lasse en devinant qu’il s’agit là d’un procédé pour lui faire tourner la page. Dans le même registre, un cliffhanger n’est pas nécessairement une question de vie ou de mort. Le suspense peut résider dans la découverte d’un secret, un baiser inattendu, une mauvaise nouvelle… Avoir une intrigue très bien structurée Pour que le cliffhanger fonctionne, il faut que l’intrigue soit prenante et bien construite. Si elle est bancale ou tirée par les cheveux, votre effet de surprise risque de tomber à plat. Avant de réfléchir à des cliffhangers, commencez donc par travailler votre intrigue et sa structure pour embarquer le lecteur avec vous. À lire aussi : Construire la trame d’un roman : architecte ou jardinier, quel type d’auteur êtes-vous ? Soigner ses personnages pour les rendre attachants Dans la même veine, un cliffhanger ne fonctionne que si le lecteur a peur pour les personnages. Si leur sort lui importe peu, le suspense va être trop faible. Pour cela, vous devez construire des personnages bien caractérisés auxquels le lecteur s’attache facilement et durablement. Plus il se sent proche du personnage, plus le cliffhanger tiendra ses promesses ! À lire aussi : Comment créer un personnage de roman passionnant ? Donner du contexte à son cliffhanger L’ennemi numéro 1 du romancier est le deus ex machina, ce procédé qui permet de résoudre tous les problèmes en un claquement de doigts ou comme par magie. Le cliffhanger, c’est pareil : il ne doit pas venir comme un cheveu sur la soupe et surgir de nulle part. Disséminez des indices au fur et à mesure de la montée en puissance de l’intrigue pour que le lecteur sente confusément que quelque chose se prépare. Il doit à la fois ne pas s’attendre à ce qui arrive, tout en l’ayant pressenti de manière inconsciente. Ce n’est pas facile… mais n’est-ce pas là tout l’intérêt du travail d’écriture ? Le cliffhanger est une technique narrative hyperpuissante si elle est bien utilisée. Avec nos conseils, vous savez maintenant comment intégrer ces moments de suspense dans vos romans ! Pour aller plus loin : Comment écrire un roman ? Comment améliorer son style à l’écrit : nos 8 conseils Quelles sont les méthodes pour écrire un livre ?