Comment vendre son livre en librairie ?

Le rêve de tout auteur ou autrice, c’est de voir son livre en librairie. Quand on passe par l’auto-édition, on se dit souvent que la distribution en librairie est impossible. Or, il est tout à fait possible d’envisager de vendre votre livre auto-édité en librairie, notamment en recourant au dépôt-vente. Voici nos conseils et astuces pour vendre son livre en librairie. 

En quelques titres:

1. La vente en librairie : des conditions particulières 
   1. Les différences entre distribution et diffusion
   2. Le fonctionnement de la vente en librairie
2. Le dépôt-vente en librairie : comment ça marche ?
3. Le dépôt-vente en librairie : une bonne idée ? 
4. Nos conseils pour obtenir un dépôt-vente
   1. Savoir démarcher… et rester humble
   2. Cibler les points de vente
   3. Proposer des animations

La vente en librairie : des conditions particulières 

Les libraires sont un maillon important de la chaîne du livre : ce sont eux qui sont en contact direct avec le lecteur. 

Les différences entre distribution et diffusion

Avant de mettre un livre en rayon, les libraires sont sollicités par deux acteurs : 

• Les diffuseurs qui sont des structures commerciales chargées par les éditeurs de présenter les livres de leur maison aux libraires, avec le but de « placer » le plus grand nombre de livres dans les librairies. C’est notamment pour cette raison que les livres ne restent pas longtemps sur les rayons. 
• Les distributeurs sont chargés de la logistique (stockage, envoi des livres aux librairies, facturation, réception des retours…). Ce sont eux qui approvisionnent techniquement les libraires. 

En auto-édition, l’auteur est souvent son propre diffuseur, mais il peut aussi recourir à un diffuseur professionnel. Il peut aussi être distributeur s’il a son propre stock chez lui, qu’il s’agisse d’exemplaires imprimés en grand nombre ou à la demande. 

Concrètement, cela veut dire que l’auteur doit démarcher les librairies pour qu’elles acceptent de présenter ses livres dans les rayons. Mais il doit aussi assurer la logistique : fournir des exemplaires de son livre, facturer le libraire, récupérer les invendus, etc. 

Le fonctionnement de la vente en librairie

La vente classique, utilisée par les maisons d’éditions via distributeur et diffuseur, consiste à faire acheter un stock de livres au libraire. Le prix d’achat est généralement négocié pour permettre au libraire de dégager une marge. Ensuite, le libraire doit revendre les livres à ses clients. Régulièrement, les différentes parties font le point : les invendus sont rendus par le libraire au distributeur qui le rembourse ou lui fait un avoir. 

En auto-édition, il est possible d’utiliser cette façon de vendre, mais les libraires y sont encore un peu réticents : ils ne vous connaissent pas et ne savent pas s’ils pourront vendre suffisamment de vos livres. De plus, ils n’ont pas d’assurance sur la reprise et le remboursement des invendus. 

C’est pourquoi la plupart des auteurs auto-édités utilisent le système du dépôt-vente. 

Le dépôt-vente en librairie : comment ça marche ?

Le dépôt-vente est plus rassurant pour les libraires, car ils n’ont pas à acheter vos livres et vous lui facturez uniquement les livres vendus. Mais attention : pour que le libraire soit rémunéré du temps passé à vendre, il faut lui facturer les livres avec une remise. Néanmoins, il faut bien fixer les conditions pour que chacun y trouve son compte. 

Même s’il n’est pas obligatoire, le contrat de dépôt-vente permet de fixer les conditions convenues avec le libraire. 

• Définissez le nombre d’exemplaires que vous déposez et les modalités de réassort quand le stock est épuisé. 

• Précisez la remise accordée au libraire lorsque vous lui facturez les exemplaires qu’il a vendus (il faut bien que le libraire se rémunère !). Généralement, cette remise est de 25 à 30 % du prix public HT. Calculez-la pour que vous ne soyez pas perdant vous non plus : par exemple, si la fabrication du livre vous coûte 10 € et que le prix public HT est de 15 €, en accordant 30 % de remise, vous ne toucherez plus que 0,50 € sur chaque exemplaire ! 
• Indiquez le délai pour reprendre les invendus et les conditions de reprise. Le délai moyen d’un dépôt-vente est de 3 mois, mais cela se négocie avec le libraire (notamment si c’est votre boutique locale). 
• Précisez également les modalités de facturation : par exemple tous les trimestres, avec un délai de paiement à 60 jours. 

Pour pouvoir vendre votre livre en librairie, même en dépôt-vente, vous devez avoir un statut vous permettant de facturer : soit en tant qu’artiste-auteur, soit en entreprise (entreprise individuelle ou micro-entreprise). 

Le dépôt-vente en librairie : une bonne idée ? 

Sur le papier, le dépôt-vente en librairie semble être un contrat gagnant-gagnant. Le libraire prend peu de risques et l’auteur peut vendre par ce circuit qui lui était jusqu’à présent fermé. Mais cela n’est pas exempt d’inconvénients. 

• Pour pouvoir vendre en librairie, vous devrez disposer d’un stock suffisant d’exemplaires papier. Vous pouvez pour cela recourir à l’impression à la demande ou au service « Imprimer mon livre de Librinova« . 
• Vous devez avoir la possibilité (et le temps !) de gérer la logistique des envois, retours, facturation… mais aussi de démarcher les librairies. Ces activités sont vite chronophages et peuvent se révéler parfois décourageantes. 
• Toutes les librairies ne sont (malheureusement) pas ouvertes au principe du dépôt-vente et encore moins lorsqu’il s’agit d’auto-édition. Il ne s’agit pas seulement d’une question de préjugés, mais aussi pour des raisons concrètes. Les libraires sont très sollicités par les diffuseurs et manquent de place ou de temps pour présenter tous les ouvrages.  

• Les ventes en librairie sont généralement assez peu significatives, surtout si vous avez peu de points de dépôt. L’exception : quand l’auteur est assez connu localement, par le libraire et la population. Certains auteurs ont des dépôt-ventes à l’année dans la librairie de leur commune, par exemple. 

Nos conseils pour obtenir un dépôt-vente

Savoir démarcher… et rester humble

Pour réussir à placer vos livres en librairie, notre premier conseil est de vous armer de patience et de persévérance. Comme dit plus haut, les libraires ne sont pas tous ouverts à ce principe et il faudra user de pédagogie et de persuasion. 

Vous devrez préparer un pitch pour présenter votre livre et persuader le libraire de le défendre. Vous pouvez lui proposer de lire un extrait ou même le livre entier s’il le souhaite. Pour le convaincre, n’hésitez pas à comparer votre livre à des titres connus qui y ressemblent, cela permet au libraire de savoir s’il a la clientèle pour vous. 

En cas de refus, n’insistez pas, ce ne serait pas professionnel. Vous pourrez peut-être retenter votre chance lorsque vous aurez vendu un certain nombre d’exemplaires ou pour votre deuxième livre, par exemple. 

Cibler les points de vente

Deuxième conseil : ciblez les librairies auxquelles vous proposez le dépôt-vente. Les points de vente de livres sont classés en 3 niveaux : 

• les librairies et grandes surfaces culturelles type Fnac, Cultura, Espace culturel… qui sont généralement assez preneuses de dépôt-vente, mais en petite quantité ; 

• les librairies spécialisées ou généralistes et maisons de la presse, plus difficiles à convaincre, car elles ont déjà d’importantes charges ; 
• les points de vente occasionnels (par exemple un magasin bio ayant un rayon livres), qui peuvent être intéressés selon le profil de l’auteur ou le type de livre. 

Sélectionnez les acteurs ayant une surface de vente conséquente pour éviter d’avoir un refus lié au manque de place. Certains libraires sont déjà investis dans la vie culturelle locale : sollicitez-les en premier ! 

Proposer des animations

La relation entre un libraire et un auteur ne s’arrête pas à la vente. Vous pouvez lui proposer de faire vivre sa librairie à travers une séance de dédicace, un atelier d’écriture ou autre événement qui amènera une clientèle nouvelle dans son point de vente. 

Si vous êtes un auteur local, cet argument est souvent déclencheur, car le libraire sait que vous aurez au moins des connaissances qui viendront.