En tant qu’écrivain, vous vous interrogez sur la meilleure façon de terminer votre manuscrit. Devez-vous ajouter un épilogue à la fin de votre roman ? Cet excipit, qui clôture en beauté de nombreux livres, n’est nullement obligatoire. Alors, à quoi sert-il ? Comment écrire un épilogue utile et percutant ? Librinova vous livre ici quelques astuces pour séduire vos lecteurs jusqu’au point final. Qu’est-ce qu’un épilogue ? Opposé au prologue, texte qui présente les personnages et le contexte au début d’un récit, l’épilogue sert de conclusion à un ouvrage littéraire. Le plus souvent, il apprend aux lecteurs ce que sont devenus les protagonistes après le dénouement de l’intrigue. Dans le théâtre classique, l’épilogue était un petit discours en vers. Déclamé par un acteur sur scène à la fin de la représentation, il visait à prendre congé du public et à réclamer ses applaudissements. D’un point de vue technique, l’épilogue est une forme d’excipit : une manière de clôturer le livre. Pour bien comprendre ce terme, précisons que l’excipit est l’opposé de l’incipit : les premiers mots d’un ouvrage. Dans un livre sans épilogue, l’excipit est constitué des dernières phrases du chapitre final. Par extension, d’un point de vue narratif, les dernières lignes du dernier chapitre d’un roman sont parfois qualifiées d’épilogue. Vous connaissez, ainsi, la fameuse phrase : “Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants”. Enfin, il ne faut pas confondre épilogue et postface. La postface, écrite par l’auteur ou par un contributeur, est un texte placé à la fin du livre pour ajouter un avertissement, émettre un commentaire ou, dans le cas d’un essai, présenter une ouverture vers d’autres pistes de recherche. À lire aussi : Comment écrire un livre : conseils et astuces À quoi sert un épilogue ? Revenons à l’écriture de votre roman. Après avoir conclu l’intrigue dans le dernier chapitre, vous pouvez ajouter un épilogue. Attention, ce n’est pas le dénouement ! En effet, au moment où le lecteur parcourt ces pages, le récit est terminé. Les personnages ont résolu leurs conflits, tous les arcs narratifs ont été refermés et l’histoire pourrait s’arrêter là. L’épilogue apparaît donc après le dernier chapitre pour remplir un des rôles suivants : sceller le sort des personnages en indiquant ce qu’ils sont devenus quelques jours, mois ou années plus tard ; apporter des informations qui bousculent les certitudes du lecteur en donnant un nouvel éclairage à l’histoire ; revisiter le récit en exposant le point de vue d’un témoin extérieur pour apporter des éléments inconnus du narrateur ; ouvrir la porte vers une suite probable. Le mot épilogue n’est pas toujours indiqué clairement : l’écrivain choisit alors de poursuivre simplement la numérotation des chapitres. Ainsi, certains chapitres de fin sont des épilogues qui ne disent pas leur nom. Pour les reconnaître, il faut repérer une rupture avec le reste du récit. Par exemple, l’auteur change de narrateur (« je » devient « il ») ou il construit ces pages autour de documents (mails, lettres) reçus par un des personnages dans les semaines qui suivent le dénouement de l’histoire. À lire aussi : 6 conseils pour terminer un roman Comment écrire un épilogue ? Ce sont les dernières pages que lira le lecteur avant de refermer votre livre. L’épilogue doit le surprendre, l’intriguer, l’amuser… Laissez libre cours à votre imagination et soyez créatif ! Mais faites attention à ne pas gâcher cette chance qui vous est offerte. Voici nos conseils pour écrire un épilogue réussi. L’épilogue n’est pas obligatoire Nous l’avons vu : l’épilogue peut apporter des informations complémentaires après le dénouement de l’intrigue, pour savoir ce que les personnages sont devenus. Ou conduire à une réinterprétation de l’histoire. Voulez-vous rassurer vos lecteurs sur le devenir des protagonistes ? Ou préférez-vous les surprendre ? Quel que soit son rôle, la présence d’un épilogue doit être justifiée. Concevoir la fin… dès le début L’épilogue n’est pas un ajout sorti du chapeau. Ces quelques pages doivent présenter un intérêt et s’inscrire dans la continuité de la narration. Pour cela, elles sont souvent construites dès le démarrage de votre projet d’écriture. En connaissant la destination, l’aboutissement de votre récit, vous saurez mieux guider vos personnages vers le but à atteindre. Ces ultimes pages ne doivent pas être négligées Après avoir lu l’épilogue, le lecteur refermera votre roman. Quel souvenir en gardera-t-il ? Pour que cette impression finale l’enchante, vous devez soigner la rédaction de cet excipit. Oubliez les envolées lyriques ou les tours de passe-passe extravagants. Ces dernières pages doivent respecter le ton de votre récit et être ciselées avec minutie. Évitez de partir trop loin Vous l’avez compris : l’épilogue doit séduire votre lecteur, tout en s’inscrivant naturellement dans la construction de votre récit. Il ne doit, en aucun cas, devenir une deuxième fin ou dériver dans des eaux inconnues. Vérifiez son efficacité et sa cohérence : s’il n’apporte rien à votre roman ou ne remplit pas son rôle, supprimez-le. Puis relisez votre manuscrit pour savoir comment le réécrire, le cas échéant. Ne vous précipitez pas Après avoir passé des mois à rédiger votre roman, vous avez hâte de poser le point final ? C’est normal. Cependant, prenez le temps d’écrire la conclusion avec soin, en veillant à la résolution des arcs narratifs. Puis envisagez, si vous le souhaitez, d’ajouter un épilogue. Pour vous assurer que vous êtes parvenu à construire une fin de roman harmonieuse, n’hésitez pas à interroger vos bêta-lecteurs : comment se sentent-ils après avoir parcouru la dernière page de votre œuvre ? Quelles questions se posent-ils sur le devenir des personnages ? Leurs retours vous apporteront des indications précieuses pour savoir si votre épilogue remplit sa mission. À lire aussi : Bêta-lecteurs : comment peuvent-ils vous aider ? Pour aller plus loin : Comment rédiger la préface d’un livre Écrire un premier roman : les erreurs à ne pas commettre Comment apprendre à écrire ? Les astuces