L’écriture est un art accessible à tout le monde, à condition de s’y mettre et de développer sa créativité avec discipline et persévérance. Les écrivains actuels ou d’autrefois ont tous et toutes leurs petites manies, leurs habitudes fétiches et leurs routines pour améliorer leur écriture, trouver du temps pour écrire ou s’inspirer. Librinova a recensé pour vous les meilleures habitudes des écrivains, mais aussi les plus originales, pour que vous puissiez trouver les vôtres !
Les habitudes d’écrivain pour gérer son temps et s’organiser
Développer une routine d’écriture régulière est le propre de nombreux écrivains, des plus classiques aux plus contemporains. Vous n’aimez pas la routine ? Le poète britannique W.H. Auden estimait que « la routine, chez un homme intelligent, est un signe d’ambition et (…) le plus sûr moyen de discipliner la passion est de discipliner le temps. »
Se mettre à l’écriture à l’aube… ou pas
Franck Bouysse, auteur de romans noirs (Né d’aucune femme), se lève entre 4 et 5h, profitant ainsi du calme avant la journée et du lever du soleil pour écrire avant d’aller au travail (mais il continue aussi depuis qu’il écrit à plein temps). Nombreux sont ceux qui suivent le même chemin, comme Paul Valéry qui écrivait entre 4h et 7h du matin, Ernest Hemingway ou Amélie Nothomb.
Mais il y a aussi des animaux nocturnes, comme Honoré de Balzac qui écrivait plus d’une quinzaine d’heures par jour. Enfin, certains auteurs et autrices ont des horaires « normaux », à l’instar de Jane Austen (10h-15h), Éric-Emmanuel Schmitt (l’après-midi), Margaret Atwood (10h-16h) ou Simone de Beauvoir (10h-13h et 17h-21h).
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Se fixer des objectifs
La motivation tient à peu de choses : cocher une case sur une to-do list, se récompenser d’avoir fait une tâche… Pour cela, il faut se fixer un objectif : écrire tant de mots ou tant de temps chaque jour, relire et corriger un chapitre par jour, etc.
Carène Ponte, autrice Librinova de romans feel good, se fixe d’écrire 1000 mots par jour, tout comme Jack London, qui nuançait en ne voulant écrire que « des bons mots » afin de ne pas privilégier la quantité à la qualité, tandis que Stephen King complétait sans coup férir ses dix pages quotidiennes. Jupiter Phaeton, autrice autoéditée de plusieurs dizaines de romans, écrit chaque matin jusqu’à atteindre 5000 mots et ne s’arrête pas avant.
Trouver l’inspiration : les rituels des auteurs et autrices
Cultiver l’observation et la curiosité
Charles Dickens, passionné par l’observation des lieux et des personnes, notait tout. Gérard de Nerval avait dans sa poche un petit cahier cousu dans lequel il notait « une pensée, une phrase, un mot, un rappel, un signe intelligible seulement pour lui » explique Théophile Gautier.
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Avoir une bonne hygiène de vie
L’écriture est une activité très sédentaire qui peut vite occasionner des maux de dos, des troubles musculosquelettiques ou des problèmes de vue avec le travail sur écran. Vladimir Nabokov avait l’habitude d’écrire debout, tout comme Victor Hugo qui possédait une chaise spéciale pour soutenir son dos.
Cécile Coulon, autrice d’Une bête du paradis, a intégré la course à pied à sa journée de travail, tout comme Haruki Murakami. Curieusement (ou pas), les meilleures idées surgissent souvent lorsque le cerveau est occupé à autre chose qu’à l’écriture. De plus, les chercheurs ont confirmé que l’exercice physique (y compris la marche) améliorait l’activité cérébrale en favorisant la circulation du sang.
Virginia Woolf profitait ainsi de ses longues marches dans la nature pour stimuler son esprit créatif et Hemingway se baladait pendant trois heures en « cherchant des images sur lesquelles s’appuyer ». Il mettait ensuite ses idées sur le papier et notait le nombre de mots sur un graphique.
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Instaurer des routines pour se motiver
La fonction du rituel ou de la routine est de conditionner le cerveau en lui indiquant qu’il est maintenant l’heure de travailler. En PNL (programmation neuro-linguistique), on appelle cela des signaux faibles : se préparer un café, s’installer au bureau et allumer une bougie, mettre une playlist particulière… Nathalie Sarraute ne pouvait se concentrer sur l’écriture qu’en étant chaque jour dans le café situé en bas de chez elle et Mark Twain écrivait… allongé dans son lit (tout comme Voltaire, Kant ou Marcel Proust).
Charles Dickens, au contraire, avait ainsi un espace uniquement dédié à l’écriture, face à une fenêtre, avec les mêmes bibelots (des fleurs, un coupe-papier, une statuette de lapin et des figurines en bronze). Cette stabilité favorisait sa concentration.
Les habitudes des grands écrivains pour mieux écrire
Avoir des petites manies rassurantes
Nabokov, l’auteur de Lolita, écrivait sur des milliers de fiches (et non des carnets) afin que chaque séance d’écriture soit distincte de la précédente. Il composait ainsi des scènes non séquentielles, un peu comme on écrit des fichiers différents dans les logiciels d’écriture aujourd’hui. Cette technique lui permettait de réorganiser sa trame narrative comme il le souhaitait.
Alexandre Dumas a adapté un peu cette technique en usant de papiers de différentes couleurs : bleu pour la fiction, le rose pour la non-fiction et le jaune pour la poésie. Colette, elle, écrivait sur du papier bleu et George Simenon sur des enveloppes jaunes… Barbey d’Aurevilly, l’auteur des Diaboliques, n’écrivait qu’en rouge. Ces habitudes sont autant de déclencheurs d’écriture rassurant pour les auteurs !
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Se relire pour améliorer son texte
Gustave Flaubert était un bourreau de travail et un perfectionniste convaincu. Il ne pouvait pas envoyer son manuscrit à la publication sans l’avoir fait passer par son « gueuloir » : une pièce spécialement aménagée dans laquelle il lisait ses textes à voix haute pour mieux saisir la sonorité des phrases et corriger les imperfections. Virginia Woolf récitait également sa production à voix haute tout en marchant.
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Lire, lire, lire
Tous les grands écrivains vous le diront : pour bien écrire, il faut beaucoup lire. Stendhal ne se mettait jamais à l’ouvrage sans avoir lu une page du code civil pour se mettre dans l’ambiance de son roman (chacun son truc !). Stephen King rappelle dans son livre Écriture, mémoires d’un métier : « Si vous voulez être écrivain, vous devez privilégier deux choses : lire beaucoup et écrire beaucoup. Si vous n’avez pas le temps de lire, alors vous n’avez pas le temps ou les outils pour écrire ».
S’inspirer des habitudes des écrivains confirmés est bénéfique lorsqu’on débute dans l’écriture. Mais attention aussi à ne pas en faire des règles rigides et intangibles ! L’essentiel est de trouver votre manière de faire, celle qui vous correspond et vous aide à atteindre vos objectifs.
Danielle Billo Alvarez
La première chose que je fais chaque matin, après mon petit-déjeuner (lequel est également pour moi, le meilleur repas de la journée !) est d’ouvrir mon ordinateur et de relire ce que j’ai écrit la veille. Pour en apprécier l’intérêt par rapport à la continuité de mon histoire, pour traquer les répétitions éventuelles, les incohérences ou les fautes grammaticales… Mon rituel d’écriture se situe dans l’après-midi, auquel je consacre entre 4 et 5 heures. Après le démarrage d’un roman, une fois que je suis rentrée dans mon histoire, les personnages occupent alors mon esprit en permanence. J’y pense avant de m’endormir en imaginant leur « devenir » et ils sont ma première pensée au réveil.
Ils font partie de mes intimes !
Je suis curieuse de tout, observe beaucoup. Tout peut déclencher une idée, un ressenti qui viendront peut-être enrichir ce que j’écris…
La lecture, depuis toujours, occupe une place importante dans ma vie. Mis à part les thrillers dont je ne suis pas fan, je lis de tout, auteurs contemporains et les grands classiques (que, pour ma part, j’ai lu il y a fort longtemps et que j’ai plaisir à redécouvrir).
J’ai la chance de pouvoir consacrer tout mon temps, après ma vie professionnelle, à mes deux passions que sont l’écriture et la lecture !
Bon courage et bonne inspiration à toutes et tous.
Danielle Billo Alvarez
Philippe LUCAS
Le matin, je me lève à cinq heures (sans réveil). Je relis pendant deux heures les textes écris la veille (cinq ou six pages), je corrige en revoyant le style, la cohérence et l’adéquation des scènes avec le reste du roman.
Puis je me prépare à promener ma chienne sur les dunes en bord de mer de huit heures à dix heures trente. En marchant, je réfléchis aux scènes que je vais écrire dans la journée. J’utilise mon téléphone portable pour enregistrer les idées qui me viennent à l’esprit. Je discute de tout et de rien avec d’autres promeneurs rencontrés au hasard des pistes.
Puis de onze heures à quinze heures, j’écris en avalant en vingt minutes un repas préparé la veille au soir.
L’après-midi, je lis environ deux heures de bons auteurs de littérature générale ou de polars.
Puis j’écris de dix-sept à vingt heures ou vingt et une heures.
Je sors une heure promener ma chienne dans le quartier avant le coucher du soleil.
Le soir, après le repas, je recherche et lis la documentation nécessaire à l’élaboration de certains passages du roman en cours d’écriture, je prépare les repas du lendemain, je regarde une série télévisée policière, américaine ou anglaise, et je file au lit pour m’endormir comme un bienheureux.
C’est comme ça tous les jours depuis que j’ai été admis à la retraite.
Je n’ai pas de mérite, j’adore ce que je fais.
Belle journée, ou nuit, à toutes et tous.
Philippe Lucas
Françoise Maraval
Je ne travaille pas tous les jours. Pas de contrainte…
J’ai besoin d’avoir pris mon petit- déjeuner; pour moi le meilleur repas de la journée !
Je m’installe confortablement devant mon ordinateur, le dos bien soutenu.
La veille au soir, dans mon lit, je prépare dans ma tête le plan du lendemain et je
m’efforce de faire émerger 2 ou 3 idées dominantes.
J’écris pendant 1h, 1h30.
L’après-midi, après ma promenade, je fais souvent des recherches historiques car j’aime relier mes écrits avec son épique. Je prends des notes que j’intégrerai le lendemain dans mon histoire.
Souvent je relis les écrits de la semaine.
Je lis des auteurs classiques ou pas pour améliorer mon vocabulaire.
Je ne peux pas envisager ma vie sans écrire…
Bonne journée
Françoise Maraval