Les habitudes des écrivains dont vous devriez vous inspirer

Les habitudes des écrivains dont vous devriez vous inspirer
17/07/2024
Conseils pour écrire un livre
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L’écriture est un art accessible à tout le monde, à condition de s’y mettre et de développer sa créativité avec discipline et persévérance. Les écrivains actuels ou d’autrefois ont tous et toutes leurs petites manies, leurs habitudes fétiches et leurs routines pour améliorer leur écriture, trouver du temps pour écrire ou s’inspirer. Librinova a recensé pour vous les meilleures habitudes des écrivains, mais aussi les plus originales, pour que vous puissiez trouver les vôtres !

Les habitudes d’écrivain pour gérer son temps et s’organiser

Développer une routine d’écriture régulière est le propre de nombreux écrivains, des plus classiques aux plus contemporains. Vous n’aimez pas la routine ? Le poète britannique W.H. Auden estimait que « la routine, chez un homme intelligent, est un signe d’ambition et (…) le plus sûr moyen de discipliner la passion est de discipliner le temps. »

Se mettre à l’écriture à l’aube… ou pas

Franck Bouysse, auteur de romans noirs (Né d’aucune femme), se lève entre 4 et 5h, profitant ainsi du calme avant la journée et du lever du soleil pour écrire avant d’aller au travail (mais il continue aussi depuis qu’il écrit à plein temps). Nombreux sont ceux qui suivent le même chemin, comme Paul Valéry qui écrivait entre 4h et 7h du matin, Ernest Hemingway ou Amélie Nothomb.

Mais il y a aussi des animaux nocturnes, comme Honoré de Balzac qui écrivait plus d’une quinzaine d’heures par jour. Enfin, certains auteurs et autrices ont des horaires « normaux », à l’instar de Jane Austen (10h-15h), Éric-Emmanuel Schmitt (l’après-midi), Margaret Atwood (10h-16h) ou Simone de Beauvoir (10h-13h et 17h-21h).

Se fixer des objectifs

La motivation tient à peu de choses : cocher une case sur une to-do list, se récompenser d’avoir fait une tâche… Pour cela, il faut se fixer un objectif : écrire tant de mots ou tant de temps chaque jour, relire et corriger un chapitre par jour, etc.

Carène Ponte, autrice Librinova de romans feel good, se fixe d’écrire 1000 mots par jour, tout comme Jack London, qui nuançait en ne voulant écrire que « des bons mots » afin de ne pas privilégier la quantité à la qualité, tandis que Stephen King complétait sans coup férir ses dix pages quotidiennes. Jupiter Phaeton, autrice autoéditée de plusieurs dizaines de romans, écrit chaque matin jusqu’à atteindre 5000 mots et ne s’arrête pas avant.

Trouver l’inspiration : les rituels des auteurs et autrices

Cultiver l’observation et la curiosité

Charles Dickens, passionné par l’observation des lieux et des personnes, notait tout. Gérard de Nerval avait dans sa poche un petit cahier cousu dans lequel il notait « une pensée, une phrase, un mot, un rappel, un signe intelligible seulement pour lui » explique Théophile Gautier.

Avoir une bonne hygiène de vie

L’écriture est une activité très sédentaire qui peut vite occasionner des maux de dos, des troubles musculosquelettiques ou des problèmes de vue avec le travail sur écran. Vladimir Nabokov avait l’habitude d’écrire debout, tout comme Victor Hugo qui possédait une chaise spéciale pour soutenir son dos.

Cécile Coulon, autrice d’Une bête du paradis, a intégré la course à pied à sa journée de travail, tout comme Haruki Murakami. Curieusement (ou pas), les meilleures idées surgissent souvent lorsque le cerveau est occupé à autre chose qu’à l’écriture. De plus, les chercheurs ont confirmé que l’exercice physique (y compris la marche) améliorait l’activité cérébrale en favorisant la circulation du sang.

Virginia Woolf profitait ainsi de ses longues marches dans la nature pour stimuler son esprit créatif et Hemingway se baladait pendant trois heures en « cherchant des images sur lesquelles s’appuyer ». Il mettait ensuite ses idées sur le papier et notait le nombre de mots sur un graphique.

Instaurer des routines pour se motiver

La fonction du rituel ou de la routine est de conditionner le cerveau en lui indiquant qu’il est maintenant l’heure de travailler. En PNL (programmation neuro-linguistique), on appelle cela des signaux faibles : se préparer un café, s’installer au bureau et allumer une bougie, mettre une playlist particulière… Nathalie Sarraute ne pouvait se concentrer sur l’écriture qu’en étant chaque jour dans le café situé en bas de chez elle et Mark Twain écrivait… allongé dans son lit (tout comme Voltaire, Kant ou Marcel Proust).

Charles Dickens, au contraire, avait ainsi un espace uniquement dédié à l’écriture, face à une fenêtre, avec les mêmes bibelots (des fleurs, un coupe-papier, une statuette de lapin et des figurines en bronze). Cette stabilité favorisait sa concentration.

Les habitudes des grands écrivains pour mieux écrire

Avoir des petites manies rassurantes

Nabokov, l’auteur de Lolita, écrivait sur des milliers de fiches (et non des carnets) afin que chaque séance d’écriture soit distincte de la précédente. Il composait ainsi des scènes non séquentielles, un peu comme on écrit des fichiers différents dans les logiciels d’écriture aujourd’hui. Cette technique lui permettait de réorganiser sa trame narrative comme il le souhaitait.

Alexandre Dumas a adapté un peu cette technique en usant de papiers de différentes couleurs : bleu pour la fiction, le rose pour la non-fiction et le jaune pour la poésie. Colette, elle, écrivait sur du papier bleu et George Simenon sur des enveloppes jaunes… Barbey d’Aurevilly, l’auteur des Diaboliques, n’écrivait qu’en rouge. Ces habitudes sont autant de déclencheurs d’écriture rassurant pour les auteurs !

Se relire pour améliorer son texte

Gustave Flaubert était un bourreau de travail et un perfectionniste convaincu. Il ne pouvait pas envoyer son manuscrit à la publication sans l’avoir fait passer par son « gueuloir » : une pièce spécialement aménagée dans laquelle il lisait ses textes à voix haute pour mieux saisir la sonorité des phrases et corriger les imperfections. Virginia Woolf récitait également sa production à voix haute tout en marchant.

Lire, lire, lire

Tous les grands écrivains vous le diront : pour bien écrire, il faut beaucoup lire. Stendhal ne se mettait jamais à l’ouvrage sans avoir lu une page du code civil pour se mettre dans l’ambiance de son roman (chacun son truc !). Stephen King rappelle dans son livre Écriture, mémoires d’un métier : « Si vous voulez être écrivain, vous devez privilégier deux choses : lire beaucoup et écrire beaucoup. Si vous n’avez pas le temps de lire, alors vous n’avez pas le temps ou les outils pour écrire ».

S’inspirer des habitudes des écrivains confirmés est bénéfique lorsqu’on débute dans l’écriture. Mais attention aussi à ne pas en faire des règles rigides et intangibles ! L’essentiel est de trouver votre manière de faire, celle qui vous correspond et vous aide à atteindre vos objectifs.