Participez à la première édition du Prix Françoise Bourdin !

Participez à la première édition du Prix Françoise Bourdin !
02/10/2024
Actualités du livre

À l’occasion de la parution du tout premier roman de Françoise Bourdin, Les soleils mouillés – écrit alors qu’elle n’avait même pas dix-huit ans  – les éditions Récamier lancent un concours d’écriture inédit : le Prix Françoise Bourdin ! L’objectif ? Trouver une nouvelle plume qui saura véhiculer les valeurs chères à Françoise Bourdin, au travers d’une belle histoire de famille. La tâche vous semble ardue ? Pas de panique ! Dans Des histoires qui vous ressemblent, paru en 2022 aux éditions Le Robert, la reine incontesté de la saga familiale vous livre de précieux conseils d’écriture. Pour mettre toutes les chances de votre côté, nous vous proposons de suivre quelques-unes de ses meilleures astuces, extraites de son ouvrage. Une mine d’informations précieuses, sur la naissance de sa vocation, les coulisses de son écriture, ses sources d’inspiration… rien que pour vous !

Les conseils d’écriture de Françoise Bourdin

« Au début de ma carrière j’ai reçu très peu de conseils d’écriture. Ceux-ci sont arrivés assez tardivement, essentiellement quand je travaillais comme scénariste. Les recommandations qui suivent n’ont donc rien de péremptoire, et encore moins d’impératif. Elles sont simplement la mise en mots du fruit de ma longue expérience. À chacun de vous de les faire vôtres, ou pas ! » – Françoise Bourdin

Faites feu de tout bois pour nourrir votre imagination

Pour avoir une idée, qui va constituer le point de départ d’un roman, il faut d’abord sortir de chez soi, ou tout au moins ne pas rester centré sur sa propre personne, son seul ego, et ne pas s’enfermer dans ses souvenirs, aussi riches soient-ils. Montrez de la curiosité, de l’intérêt et de l’empathie pour vos congénères, gardez toujours les yeux et les oreilles ouverts : soyez une éponge. Tout ce que vous allez lire, écouter et voir, tout ce qu’on va vous raconter, même la plus petite anecdote entendue au comptoir d’un bar ou dans les rayons d’un magasin, va nourrir votre imagination. Certains sujets vont vous frapper plus que d’autres, vous donner une idée, et c’est cette étincelle qui va déclencher l’histoire que vous raconterez.

Construisez

Lorsque vous débutez, il est important de définir une ligne à suivre, en ayant en tête un début, un milieu et une fin pour l’histoire que vous voulez raconter. Cela vous donne un axe, et même si vous vous en éloignerez plus ou moins, cela vous rassurera. Essayez de visualiser les lieux et les personnages. N’hésitez pas à dessiner le plan d’une maison, par exemple, s’il y en a une dans votre histoire, ou à rédiger de petites fiches signalétiques sur les différents lieux ou les personnages que vous allez évoquer. Pour les personnages, surtout s’ils sont nombreux, ce travail préparatoire est important. Il vous évitera de vous perdre ensuite en ne sachant plus si un tel est brun ou blond, s’il a 27 ou 30 ans, etc. Ce sont autant de petits systèmes qui servent à vous sécuriser, à travailler avec des filets.

Approchez-vous le plus possible de la vraie vie

Il y a quelques années de cela, Karsten Dietrich, qui dirigeait alors France Loisirs, maison pour laquelle je venais d’écrire un inédit, m’avait dit en lisant le texte que je lui avais remis : « Tu vois ton personnage, il est trop beau, trop gentil, trop intelligent. Fais-lui une balafre sur la joue, qu’il ait un truc, quoi ! » Cette réflexion m’avait beaucoup intéressée. Il est vrai qu’aucun d’entre nous n’est parfait. Pourquoi votre héros, lui, le serait-il ? Si vous le décrivez comme un prince charmant il ne sera pas réaliste, donc le lecteur n’y croira pas. Vos personnages doivent être le plus proche possible de « vraies gens ». Il ne faut pas hésiter à en décrire les faiblesses.

Mettez-vous dans la tête de vos personnages

Pour augmenter le réalisme et donc entraîner le lecteur dans votre histoire, il est important, surtout lorsque vous dialoguez, de bien vous mettre dans la tête des personnages. Si vous écrivez comme un narrateur omniscient, vous changez de peau tout le temps et vous devez donc bien avoir en tête que tout le monde ne parle pas de la même manière. Pour que vos dialogues soient assez colorés et vivants, il faut qu’un homme ne s’exprime pas comme une femme, une personne âgée comme un gamin, etc. Par exemple, dans Un si bel horizon, quand j’écris « Amuse-toi bien mon trésor ! », il est assez évident que cette phrase puisse être prononcée par la grand-mère Lisandra, sans qu’il soit besoin de la citer. De même qu’un peu plus loin, dans un dialogue entre Matteo, un enfant, et son oncle Ange, la phrase « À l’école, ils disent tous “papa ci”, “papa ça” » est évidemment prononcée par l’enfant sans qu’il soit nécessaire de citer son nom.

Travaillez vos dialogues

Pour construire les dialogues, vous devez faire face à un écueil : demandez-vous sans cesse, en vous relisant, si le lecteur peut bien comprendre quel personnage est en train de parler. Et si tel n’est pas le cas, ajoutez un verbe ou un mot qui va faciliter cette compréhension immédiate. Cette difficulté est facile à contourner s’il s’agit d’un simple dialogue entre un homme et une femme. L’utilisation des pronoms il et elle sert alors à identifier facilement qui parle. En revanche, cela devient beaucoup plus difficile si l’échange verbal se déroule entre trois ou quatre hommes. Vous allez écrire « dit Mathieu », puis dans la phrase suivante « riposta Cyril », et ainsi de suite. Au bout de quelques lignes de ce genre, cela va devenir répétitif, lourd et donc pénible pour le lecteur. Voilà pourquoi il faut vous arranger avec subtilité pour qu’on comprenne qui parle, sans être obligé, au bout de chaque phrase, de citer explicitement l’auteur de celle-ci.

Laissez vivre vos personnages

Si vous écrivez comme moi des histoires qui se passent dans le présent, et non des romans historiques, l’action ne se déroule pas sur un très long laps de temps, contrairement à une saga en plusieurs volumes dans laquelle vos personnages vont vivre toute une vie ou presque. Vous allez donc décrire une situation donnée à un instant T, puis l’envenimer, et enfin la démêler et l’arranger. Votre travail va consister à fabriquer des rebondissements pour faire avancer l’histoire. Mais une fois que vous avez sorti vos personnages du moment critique que vous avez prévu pour eux, il faut les laisser vivre leur vie. C’est ainsi que vous donnerez de la saveur et de l’épaisseur à votre roman, en permettant aux lecteurs de s’attacher à vos personnages, tout comme vous l’avez fait.

Soyez visuel et incisif dans vos descriptions

Oubliez Balzac ou Flaubert, et les scènes de description interminables, cela ne se fait plus du tout. Ces grands écrivains sont bien sûr encore largement lus de nos jours, mais ils sont de leur temps. Dans le monde actuel, régi par la vitesse et l’efficacité, ces longues descriptions risqueraient de décourager le lecteur. Pour donner à voir une scène, inspirez-vous des Anglo-Saxons qui, depuis longtemps, réussissent en trois mots à vous permettre de situer l’action. Si je vous dis : « John est dans la rue avec un bagel et un gobelet de café. On entend des bruits de klaxon. » Vous y êtes, n’est-ce pas ? Inutile d’en dire plus, on comprend tout de suite qu’on se trouve dans une ville américaine. Pour que le lecteur puisse situer la scène facilement, utilisez donc un détail visuel ou sonore, par exemple une plante ou un oiseau qui vit dans telle région ou tel pays et pas ailleurs. De même, si vous décrivez une maison, écrire sur la couleur des murs n’apportera a priori rien, en revanche, si vous dites que la pièce est en désordre, cela parlera tout de suite au lecteur.

Facilitez la vie du lecteur

Il faut que le lecteur se sente à l’aise dans l’histoire, que lire ne soit pas pour lui un effort, qu’il n’ait pas besoin de devoir remonter en haut de la page, voire au chapitre précédent, pour s’y retrouver. Pour lui faciliter la vie, écrivez comme si vous lui racontiez quelque chose, ne réfléchissez pas à chaque mot, chaque tournure. Ne vous dites pas que le fait de lui simplifier la lecture va appauvrir son vocabulaire, bien au contraire. En effet, si vous vous laissez aller en écrivant, ce sont les bons mots et les bonnes tournures qui vont venir naturellement.

Ne ratez pas la sortie

La fin du livre, comme le début, constitue un moment très important. Quand j’arrive à la fin d’un texte, je pense toujours à ce vers de Victor Hugo : « L’œil était dans la tombe et regardait Caïn. Cette chute d’un poème de La Légende des siècles m’a toujours fascinée. On ne peut pas en trouver de plus forte. Et de fait, quand j’arrive à la dernière phrase, je me dis qu’il va falloir que je trouve encore une fois mon « L’œil était dans la tombe… » ! Vous aussi, vous devez chercher une chute puissante, qui tombe comme un couperet pour boucler l’intrigue, ou qui apporte une note d’espoir pour l’avenir de vos personnages par exemple. Il peut être difficile de vous séparer des héros avec lesquels vous avez vécu pendant des mois. Faites attention dans ce cas à ne pas laisser une fin trop ouverte qui donnerait au lecteur le faux espoir d’une suite – sauf si vous souhaitez en écrire une bien sûr ! Quand le lecteur arrive à la dernière phrase, il doit deviner que c’est la dernière et pouvoir quitter les personnages, même s’il ressent de ce fait un peu de frustration.

Relisez sur du papier

Il est très différent de se relire sur un écran ou sur du papier. À l’écran, à moins d’avoir une vue d’aigle et un écran géant, vous n’avez pas les 38 lignes que représente une page quand vous l’imprimez. Cela vous donne plus de choses à voir d’un seul coup d’œil et votre relecture en sera plus efficace. Vous constaterez que, même après plusieurs relectures, vous trouverez encore des erreurs ou des répétitions. Il m’arrive toujours aujourd’hui, malgré l’expérience, de voir trois fois le même mot dans un paragraphe. Et si vous avez la chance d’être publié, vous verrez apparaître dans le texte des épreuves de nouveaux défauts, de nouvelles coquilles, alors qu’il vous semblait avoir tout corrigé dans les multiples révisions précédentes. Cela tient au fait qu’après la mise en forme chez l’éditeur, la police de caractères, l’enchaînement des pages, les marges, etc., sont différentes, au point que vous avez l’impression de lire un nouveau texte.

Le saviez-vous ?

Des histoires qui vous ressemblent (Le Robert, 2022) fait partie de la collection « Secrets d’écriture », consacrée à l’art d’écrire. L’ambition est de rassembler dans une collection référente les plus grands auteurs et autrices de la littérature contemporaine francophone et de dévoiler la fabrique de la création littéraire dans toute sa richesse. Récit intime retraçant le parcours de l’auteur, depuis la naissance de l’écriture jusqu’au succès, chaque livre, signé des plus grandes plumes d’aujourd’hui, est écrit et se lit comme un roman – preuve que l’aventure de l’écriture est aussi captivante que la fiction !

 

Le Prix Françoise Bourdin

Prêt.e à prendre la plume ? Pour participer au Prix Françoise Bourdin, rédigez un roman qui incarne les valeurs et les thèmes chers à Françoise :

  • Une histoire de famille ;
  • Ancrée dans une région (unité de lieu) ;
  • Mettant en avant un métier, une passion ou une activité spécifique ;
  • Avec des thèmes comme l’héritage, la nature, le courage, la persévérance, l’amitié ou encore l’amour, sur fond de secrets et de tensions ;
  • Et surtout, pleine d’optimisme !

Comme Françoise Bourdin savait si bien le faire, emmenez votre lectorat dans une région de France et imaginez des personnages passionnés et déterminés, auxquels les lecteurs et les lectrices pourront facilement s’identifier. Attention : votre roman devra faire entre 200 000 et 300 000 signes, et un résumé est demandé pour chaque dépôt de manuscrit.

Vous avez jusqu’au 30 janvier 2025 pour participer. À la clé : une publication aux éditions Récamier en 2025 ! Rendez-vous sur la page du concours pour découvrir le détail du règlement.

 

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