Prix littéraire Librinova : Portrait d’Adèle Bréau, Présidente du Prix des étoiles 2024

Pour cette 9ème édition du Prix des étoiles, nous avons l’immense chance d’accueillir la talentueuse Adèle Bréau en tant que Présidente du jury ! Adèle Bréau est l’autrice de la trilogie initiée par La Cour des grandes, et des best-sellers Frangines et L’heure des femmes, couronné par les prix Maisons de la presse, le Prix des lecteurs de la ville de Brive et le prix Lubeck – rien que ça ! Ancienne rédactrice en chef de Elle.fr, elle est aujourd’hui directrice de la mode et de la gastronomie au magazine Gala. Son 8e roman sortira en janvier 2025 chez Lattès. Aux côtés de Martin Boujol, influenceur littéraire (@la.nuit.sera.mots), elle apportera son œil d’experte et sa sensibilité de romancière à notre jury, pour vous offrir un palmarès de haut vol !

Portrait d’une autrice à la vie bien remplie, qui a su conquérir des centaines de milliers de lecteurs avec sa plume délicate et pleine d’humour :

Quel est votre rapport à l’écriture et depuis quand écrivez-vous ?

J’ai longtemps rechigné à écrire, écrasée par le talent des autres après un premier stage dans une maison d’édition (déjà Lattès, mon éditeur aujourd’hui !). Puis j’ai publié des billets d’humeur et des moments de vie sur un blog à partir de 2007, qui ont plu à des lecteurs et lectrices. Ça m’a poussée à m’aventurer vers le roman lors de mon second congé de maternité en 2013. Je me suis donnée pour objectif de l’achever à la fin de ce congé. Puis je l’ai envoyé à quelques maisons. Le jour où j’ai su que j’allais être publiée, ça a été un moment très fort de ma vie. Depuis, j’ai repris mon travail de journaliste qui me prend beaucoup de temps. Alors j’écris le matin, tôt, lorsque la maison dort encore et que le smartphone n’accapare pas ma vie. C’est un moment d’immense liberté dont je ne pourrais plus me passer je pense.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Mon travail de journaliste, les rencontres qu’il me permet de faire, les discussions sont une immense source d’inspiration. Par ailleurs, je suis très active sur les réseaux sociaux, ce qui me permet de sentir les sujets qui nous touchent toutes et tous. J’aime écrire pour faire résonner quelque chose chez le plus grand nombre. Lorsque j’identifie quelque chose en ce sens, c’est souvent le point de départ d’une nouvelle histoire. Ça a été le cas notamment pour Frangines. J’ai senti que le sujet des sœurs entre elles était quelque chose de très fort.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours d’écrivaine ? Comment avez-vous trouvé un éditeur ?

Lorsque j’ai achevé La Cour des grandes, j’ai identifié les éditeurs que cela pourrait intéresser. Je dis souvent aux gens qui veulent écrire et être publiés qu’il faut regarder la ligne éditoriale des maisons. Il ne sert à rien d’envoyer un roman populaire à un éditeur d’essais et vice versa. J’ai imprimé mon gros pavé en 5 exemplaires et je les ai envoyés avant de retourner travailler. Deux mois après environ, je déjeunais avec ma meilleure amie et j’ai reçu un coup de fil d’une maison. Ils voulaient publier mon livre. Ça a été une déflagration. Quelques jours plus tard,  , que je connaissais car j’y avais effectué mon premier stage des années avant, m’a également contactée. J’ai finalement suivi le choix du cœur. Et je n’ai plus jamais changé de maison.

Pourquoi avoir accepté de présider le jury du Prix des étoiles Librinova ?

Parce que tant de belles histoires restent dans l’ombre ! Il est tellement difficile d’émerger et d’être visible. Les belles histoires sont faites pour être lues. Être un passeur via le Prix des étoiles entre ces histoires et des lecteurs qui pourront ainsi les découvrir, c’est formidable. L’exemple de Carène Ponte, que j’aime beaucoup, et de Morgane Alvès est formidable. J’ai vraiment hâte de participer à cette aventure. Dans une société moribonde, participer à ces dialogues entre auteur et lecteur qui font respirer le monde, c’est une chance.

Quel conseil pourriez-vous donner à tous ceux qui n’osent pas faire le grand saut et publier leur manuscrit ?

Je leur conseillerais de ne pas cesser leur activité professionnelle s’ils en ont mais de se ménager des instants d’écriture. Ça peut être, suivant sa sensibilité, le week-end, les matins, les soirées. Je pense que la régularité vaut mieux que les gros à-coups (un peu comme la gym :-)). Ecrire même quelques lignes chaque jour permet de garder le fil. Noter aussi toutes les idées, même quelques mots, immédiatement dans un carnet ou son téléphone. On pense toujours qu’elles vont rester mais elles s’envolent à une vitesse ! Achever son histoire ensuite. La faire lire à peu de personnes. Trop d’avis sont souvent peu constructifs. Rectifier selon les retours de cette personne de confiance (on fait souvent trop long sans s’en apercevoir. On donne aussi parfois trop de détails alors que notre propos était clair dès le début, c’est là qu’un avis tiers prend tout son sens). Ne pas passer non plus trop de temps ensuite sur les corrections. La vie est trop courte et un travail sera de toute façon fait en maison ensuite. Et puis se lancer, identifier les maisons d’édition que notre récit pourrait intéresser, envoyer et prendre son mal en patience 😉

On peut aussi publier en ligne dans un premier temps, ne serait-ce que quelques passages, pour tester. C’est un super moyen de s’améliorer.

Qu’attendez-vous de vos lectures et de cette expérience ?

La découverte de belles histoires, la rencontre d’émotions. Être présent au point de départ de la vie d’un auteur, c’est extraordinaire.