Prix littéraire Librinova : portrait de Morgane Alves, lauréate du Prix des étoiles 2021

Le 15 février dernier, l’autrice Morgane Alves gagne, à sa plus grande surprise et face à plus de 1 550 participants, le Prix du jury de l’édition 2021 du Prix des étoiles pour son premier roman Derrière les volets verts. Après avoir séduit Mélissa Da Costa et François Coune, alors membres du jury, Morgane signe un contrat d’édition avec la maison d’édition Flammarion dans les semaines suivant la cérémonie, accompagnée notre agent littéraire. Elle travaille aujourd’hui aux côtés de son éditrice et continue d’écrire ses histoires, galvanisée par son succès inattendu. Une success story digne d’un conte de fées !

À l’occasion de la septième édition du Prix des étoiles, Morgane a accepté de revenir sur son parcours sans pareil.

Comment es-tu devenue écrivaine et depuis quand écris-tu ?

Je ne me sens pas vraiment « écrivaine » parce que j’écris depuis longtemps. C’est quelque chose qui me fait toujours du bien, comme le serait pour d’autres la course à pied, et c’est tout aussi addictif. C’est un plaisir et même un besoin pour moi d’écrire. Créer un monde et y mettre ce que je veux dedans a un côté libérateur. J’ai voulu être journaliste et lorsque j’ai fait des stages pour cela, on m’a beaucoup dit « il est bien ton article, mais c’est trop long, raccourcis, pas besoin d’écrire un roman ». Alors je garde pour mes histoires mes phrases trop longues !

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Cela peut venir d’une situation dans la rue, d’un échange à la caisse du supermarché, d’un reportage. L’idée de départ est souvent tirée d’une situation anodine. Et pour le reste aussi finalement. C’est un amoncellement de non-événements qui fait que j’ai envie d’écrire.

Quand et comment t’es venue l’idée d’écrire Derrière les volets verts ?

Ça date d’une quinzaine d’années. Adolescente, j’étais très friande des téléfilms de l’après-midi (je ne m’en lasse toujours pas !) et c’est en regardant l’un d’eux, allemand, que l’idée d’une femme qui découvre qu’elle est enceinte alors que simultanément, le père du bébé disparaît, m’est venue. J’ai gardé en tête ce point de départ et un jour, je me suis mise à écrire la suite.

Pourquoi avoir choisi Librinova pour l’auto-éditer et le rendre accessible aux lecteurs ?

J’ai découvert Librinova grâce à une vidéo YouTube, dans laquelle Laure évoquait la plateforme. Lorsque j’ai mis un point final à mon roman, j’y ai repensé en me disant que je ne risquais pas grand-chose à le publier, en tout anonymat.

Peux-tu nous raconter ton expérience avec le Prix des étoiles ? Qu’as-tu ressenti lorsque tu as remporté le premier prix ?

Je n’avais pas remarqué que je participais automatiquement au Prix des étoiles lorsque j’ai déposé mon roman sur Librinova et j’ai découvert très tardivement que je faisais partie des finalistes (cinq jours avant les résultats). À ce moment-là, j’étais déjà très surprise et heureuse de voir que mon roman avait été sélectionné pour une catégorie et la petite phrase sur mon « style d’écriture » m’a chamboulée puisque c’était la première fois que j’avais un retour sur ce que j’écrivais. Je pensais réellement ne pas gagner mais ce commentaire sur mon style, c’était déjà dingue pour moi. J’ai eu beaucoup de chance que l’équipe de Librinova repère mon roman. Je n’en menais pas large quand ensuite les résultats sont tombés. Je continuais à travailler en écoutant distraitement le live Instagram et là… Ce sont d’abord les mots de François qui m’ont touchée. J’ai rougi, seule, derrière mon écran. Je n’y croyais pas une seconde avant que ça se passe, j’étais franchement émerveillée par ce qui était en train de se dire sur mon roman, qui ne me semblait pas avoir les qualités qu’on lui donnait. C’est surréaliste quand on ne fait jamais lire ce que l’on écrit et que l’on découvre finalement que nos mots peuvent plaire.

Que s’est-il passé depuis ? Comment se passe le travail avec ton éditeur ?

J’ai rencontré mon agent puis mon éditrice, formidables toutes les deux pour ce qu’elles me permettent de découvrir du monde de l’édition. Depuis quelques semaines, nous travaillons sur différents aspects : le titre, la couverture, le texte. C’est grisant d’avoir l’opportunité de travailler avec des personnes qui ont les mains dans les livres toute la journée, un peu intimidant aussi pour ce roman que je ne voyais pas aller plus loin que le bout de mon clavier.

As-tu un conseil à partager avec tous ceux qui hésitent à soumettre leur manuscrit et tenter leur chance ?

Librinova, c’est un très bon moyen de se frotter à des premiers lecteurs que l’on ne connaît pas quand on est un peu frileux à l’idée d’envoyer directement son manuscrit aux maisons d’édition. Le plaisir de l’écriture peut se prolonger avec le plaisir d’échanger sur ces jolies phrases que l’on a adoré constituer. Alors si hésitation il y a, je suis la preuve qu’il n’y a vraiment rien à perdre, si ce n’est de passer à côté de faire exister son roman pour quelqu’un d’autre que soi.

As-tu déjà des projets d’écriture pour la suite ?

J’ai toujours une histoire qui s’écrit quelque part, sur mon ordinateur ou dans mon esprit. Je n’ai pas toujours le temps de m’installer pour écrire mais je note de petites phrases, des scènes auxquelles j’assiste, des adjectifs qui me semblent sympathiques sur le moment et qui sont finalement très moches quand je les relis plus tard. Actuellement, je continue d’utiliser les transports en commun pour raconter le secret de famille que j’ai en tête depuis longtemps. Cette aventure m’a donné encore plus envie de transformer mes bouts d’histoires en roman.