Que pensent vraiment les lecteurs et les auteurs de la rentrée littéraire ?

Que pensent vraiment les lecteurs et les auteurs de la rentrée littéraire ?
07/08/2024
Actualités du livre

La rentrée littéraire est un moment clé pour le secteur de l’édition en France. En 2024, 459 publications paraîtront en librairie et tenteront de conquérir les lecteurs. À cette occasion, Librinova, maison d’auto-édition et agence littéraire, a interrogé plus de 1 000 auteurs et lecteurs1 pour recueillir leurs impressions. Ce sondage, reflet de notre engagement pour l’édition indépendante, dévoile les attentes et les sentiments qui marquent cette période unique, à la fois attendue et contestée.

Une rentrée littéraire qui ne met pas assez en lumière les primo-romanciers

Un aspect du sondage interpelle immédiatement : le désir des lecteurs de découvrir et lire de nouveaux auteurs pendant cette période de l’année. En effet, 53,2 % des sondés estiment que la rentrée littéraire ne met pas suffisamment en avant les primo-romanciers.

Les lecteurs souhaitent d’ailleurs qu’une plus grande visibilité soit offerte à ceux qui débutent leur carrière d’écrivain.

94 % des participants aimeraient voir plus de prix littéraires dédiés aux nouveaux auteurs. Ils sont 74% à acheter des livres primés, montrant ainsi l’importance accordée à ces récompenses. En tête, arrive le Prix Goncourt (60,5%), suivi du Prix Femina (46,1%) et le Prix du Roman Fnac (45,5%).

Les lecteurs face à cette effervescence littéraire : entre excitation et saturation

Lorsqu’on interroge les lecteurs sur la rentrée littéraire, la majorité (63 %) estime que c’est une période idéale pour trouver de nouvelles lectures.

29 % considèrent cet événement comme incontournable dans le calendrier culturel et 19 % trouvent cette période surchargée et regrettent l’abondance de l’offre.

L’impact contrasté de la rentrée littéraire sur les auteurs

46 % des participants se définissent comme auteurs, qu’ils soient auto-édités, publiés traditionnellement ou ayant déjà écrit un livre. Pour 49 % de ces auteurs, la rentrée littéraire revêt une importance particulière.

Parmi eux, 65 % voient cette période comme une opportunité pour repérer des maisons d’édition publiant des primo-romanciers.

46 % trouvent que c’est une période motivante pour écrire. Seulement 5 % observent une légère augmentation de leurs ventes pendant cette période.

La rentrée littéraire n’est cependant pas plébiscitée par tous les auteurs : 51% ne la considèrent pas comme un moment crucial. Parmi eux, 70 % estiment que cela n’affecte pas leur situation, tandis que 12 % se sentent découragés ou voient leurs ventes baisser en raison de la concurrence accrue avec les auteurs déjà établis.

Face à ces données, comment vous positionnez vous ? Quel est votre avis concernant la rentrée littéraire ?

 

Témoignage d’un jeune auteur : Vincent Delareux

Pour contextualiser les chiffres de ce sondage, Librinova a posé des questions à Vincent Delareux, jeune auteur de 27 ans repéré en 2021 (Prix des étoiles 2020), qui fait sa deuxième rentrée littéraire avec L’Idole, aux éditions de L’Archipel.

Que représente la rentrée littéraire pour toi ?

À mes yeux, la rentrée littéraire est une période d’effervescence où des destins se jouent : je pense notamment à ceux qui, subitement, jaillissent de l’ombre. Chaque rentrée offre son lot de surprises, avec des auteurs inattendus que l’on découvre avec plaisir.

Comment abordes-tu celle-ci en particulier, à laquelle tu présentes ton prochain roman L’Idole ?

Cette rentrée se dessine peu à peu. On sait d’ores et déjà quels grands noms y prendront part, et pour un jeune auteur, cette concurrence a de quoi faire trembler ! Un roman m’a particulièrement interpellé : Célèbre de Maud Ventura, qui partage des similitudes avec mon propre roman L’Idole. Tous deux paraissent le 22 août, parlent de gloire et de célébrité. Bien sûr, c’est un hasard. Mais ce genre de hasard peut parfois définir les tendances d’une rentrée littéraire.

Penses-tu que la rentrée littéraire met suffisamment en avant les nouveaux et/ou primo-auteurs ?

La rentrée littéraire, c’est quitte ou double pour un jeune auteur. On peut émerger d’un coup ou être noyé dans la masse. Les primo-romanciers ont l’avantage d’être « vierges » et peuvent saisir leur chance. Pour un deuxième ou troisième roman, c’est plus difficile, à moins d’avoir déjà fait un best-seller. La presse et les libraires privilégient souvent les noms établis ou totalement nouveaux, ce qui complique la tâche pour se démarquer. Mais il faut se montrer un peu inconscient et y croire !

 

1 Sondage librinova réalisé en juin 2024 auprès d’un échantillon de 1 207 personnes (72,4 % de femmes, 26,6 % d’hommes, 1 % non précisé ; 45,8 % de plus de 50 ans, 34 % de 35 à 50 ans, 15,2 % de 25 à 35 ans, 5 % de 15 à 24 ans).