En septembre, la rentrée se veut aussi littéraire. Un rendez-vous culturel d’importance, surtout grâce aux nombreux prix qui viennent récompenser les auteurs lors des semaines suivantes. Des récompenses loin d’être anodines car elles offrent au lauréat une exposition médiatique conséquente et la quasi-certitude de voir son œuvre couronnée de succès pendant l’année. Goncourt, Renaudot, Femina, Médicis : petit tour d’horizon des principaux prix littéraires français, leur histoire et leur mode de fonctionnement. En quelques titres:Le Prix GoncourtLe Prix RenaudotLe Prix FeminaLe Prix MédicisLe Prix des étoiles LibrinovaLe Prix Goncourt Le Prix Goncourt reste sans conteste le principal prix littéraire, du fait de son ancienneté et de son prestige. S’il trouve son origine en 1892, sur le testament de l’écrivain Edmond de Goncourt, ce prix est officiellement remis pour la première fois en 1903, un an après la fondation de la Société littéraire des Goncourt. Ce prix littéraire est remis par les dix membres qui composent l’Académie Goncourt. Dans le détail, les 10 personnes se réunissent tous les premiers mardis de chaque mois, dans le grand restaurant parisien Drouant. Pour prétendre à ce prestigieux prix, les romans doivent être écrits en français, être publiés par une maison d’édition francophone et être vendus en librairie. Début septembre, 15 romans sont sélectionnés. La liste se réduit à 8 puis 4 noms à l’issue de deux nouveaux tours de sélection. Le Prix Goncourt est finalement annoncé par Didier Decoin, le Secrétaire général de l’Académie, au début du mois de novembre. Le vainqueur du Goncourt se voit remettre un prix symbolique : un chèque de 10 euros. Mais la vraie récompense est ailleurs puisque recevoir ce prix littéraire assure des ventes importantes – 319 000 exemplaires en moyenne (source Gfk sur la période 2017-2019), ainsi que des cessions à des éditeurs étrangers. Officiellement, un même auteur ne peut remporter qu’une seule fois le Goncourt. Seule exception, Romain Gary qui l’a remporté pour Les Racines du ciel en 1956, puis pour La Vie devant soi, en 1975, sous le pseudonyme d’Emile Ajar. Bon à savoir Le Prix Goncourt des lycéens, décerné par près de 2000 élèves, est également très prescripteur pour les romans gagnants. Le Prix Renaudot Si le Prix Renaudot n’a été créé qu’en 1926, il a su devenir au fil du temps l’un des principaux prix littéraires français, derrière le Goncourt. C’est d’ailleurs à ce dernier que le Renaudot doit son existence. Ce prix est sorti de l’imagination du critique journaliste, Georges Charensol, et de confrères journalistes. Tout ce petit monde s’impatientait en attendant l’annonce du Goncourt qui tardait à tomber. Et c’est comme ça que ce collège de journalistes a eu l’idée de fonder son propre prix, au nom du journaliste et fondateur de la presse périodique, Théophraste Renaudot. Au fil des décennies, le Renaudot s’est positionné comme un prix visant à récompenser les « injustices » du Goncourt. Le jury du Renaudot est lui aussi constitué de 10 membres, tous écrivains – dont la grande majorité sont lauréats du prix – ou journalistes spécialisés dans la littérature. Ils réalisent une première sélection au moment de la rentrée littéraire, début septembre. Sélection qui s’affinera jusqu’à l’annonce du lauréat. Il est à noter que deux livres sont désignés au cas où l’un des lauréats soit également récompensé par le Goncourt. Sa « concurrence » avec le plus prestigieux des prix littéraires français est telle que l’annonce de l’ouvrage primé est organisée à la même date et au même endroit que celle du Goncourt. L’auteur récompensé ne gagne aucune somme d’argent mais voit son ouvrage tiré à 220 000 exemplaires. Enfin, des dérivés de ce prix ont vu le jour au fil du temps. On peut par exemple citer le Renaudot des lycéens depuis 1992, le Renaudot de l’essai depuis 2003 et le Renaudot du livre de poche depuis 2009. À lire aussi : Tout savoir sur les prix littéraires Le Prix Femina Voilà un autre des principaux prix littéraires français qui découle directement du Goncourt. Ce dernier, considéré comme misogyne par des intellectuels, nourrit l’envie de créer un prix qui ne favoriserait pas que les hommes. C’est dans ce contexte que celui qui s’appelait encore à l’époque le Prix Vie Heureuse fut créé en 1904. La poétesse française Anna de Noailles s’entoure de 20 femmes pour décerner ce nouveau prix littéraire. Un jury 100% féminin qui perdure aujourd’hui mais qui peut tout aussi bien récompenser une femme qu’un homme. Le prix devient Femina à la fin de la Première Guerre mondiale, en prenant le nom du magazine du même nom. Aujourd’hui, le jury est constitué de 10 femmes, journalistes et auteures. Elles récompensent un ouvrage en langue française, sans imposer que l’auteur soit de nationalité française. Également, le texte doit être rédigé en prose ou en poésie. Les résultats sont connus tous les ans à la même période : entre la fin du mois d’octobre et le début du mois de novembre. Le Femina n’offre pas de récompense financière mais assure une belle exposition à l’œuvre lauréate : l’année suivant le prix, elle est vendue en moyenne entre 40 000 à 100 000 exemplaires. Le Prix Médicis Loin des prix littéraires traditionnels disputés entre des auteurs déjà réputés et chevronnés, le Prix Médicis prend, lui, le parti de récompenser des jeunes auteurs. Au-delà d’offrir une belle exposition à un écrivain ou une écrivaine encore méconnue, le prix Médicis veut surtout mettre en avant des auteurs audacieux, aux styles détonants et novateurs. Un prix qui se veut volontairement différent du Goncourt ou du Renaudot, créé en 1958 par la mécène littéraire Gala Barbisan et l’homme de lettres Jean-Pierre Giraudoux. D’ailleurs, il est officiellement décerné quelques jours avant les deux autres prix littéraires, début novembre, au restaurant parisien La Méditerranée. Le prix peut récompenser aussi bien un roman qu’un récit ou qu’un recueil de nouvelles. Le jury se compose de dix membres, dont des anciennes et anciens lauréats, ainsi que de personnes issues de différentes maisons d’édition. En plus du Prix Médicis, on retrouve deux autres catégories : Le Prix Médicis étranger, créé en 1970 ; Le Prix Médicis essai, créé en 1985. Le Prix des étoiles Librinova Malgré les nombreux prix littéraires existants, force est de constater qu’ils se concentrent sur des auteurs publiés par des maisons d’édition renommées. Afin d’offrir une belle exposition aux auteurs qui n’ont pas encore été publiés par un éditeur traditionnel, Librinova a créé en 2016 le Prix des étoiles. Tous les ans, un jury constitué de professionnels du monde de l’édition récompense les meilleurs ouvrages auto-publiés entre le 1er décembre et le 30 novembre de l’année suivante. Le premier prix remporte un contrat d’agent littéraire avec Librinova. Le comité de lecteurs désigne également son ouvrage coup de cœur, qui bénéficie d’une mise en avant promotionnelle sur la plateforme NetGalley. Enfin, des prix spéciaux par catégorie sont décernés aux ouvrages les plus prometteurs de l’année. Un bandeau rouge est apposé sur la couverture de chacun des livres désignés afin de leur apporter un coup de pouce promotionnel. À lire aussi : Lauréats du Prix des étoiles Librinova : que sont-ils devenus ? Pour aller plus loin : Prix littéraire Librinova : portrait de Mélissa Da Costa, Présidente du Prix des étoiles 2021 Résultats du Prix des étoiles Librinova 2020, prix littéraire de l’auto-édition Prix littéraire pour l’auto-édition : les finalistes du Prix des étoiles Librinova 2020