Nos certitudes d’adultes sont éloignées de nos expériences enfantines, restées imprimées dans notre corps. Nous aimons croire que la raison et la volonté finissent toujours par l’emporter, jusqu’au jour où nous nous heurtons à un mur.
Le cancer m’a mis face à cette normalité méconnue : le véritable conducteur de notre vie est notre « logiciel de survie », programmé par nos premières relations et véritable pilote automatique.
Autre constat : des obstacles se dressent sur le chemin de ceux qui tentent de se libérer de l’emprise de leur passé. Le miroir de la culpabilité, qui leur présente une image détestable ou leur répète qu’ils ne méritent pas mieux. Le rempart du conflit de loyauté, qui leur interdit de revisiter les relations qui les ont façonnés ou de réinitialiser le programme qui les dirige malgré eux.
Ce livre témoigne et invite son lecteur à identifier ces obstacles. Il l’incite à remettre en question l’infranchissabilité de cette muraille comme la fidélité de ce miroir. Il l’encourage à passer de l’autre côté, à se rencontrer intimement et à s’engager sur le chemin de sa propre libération.
Je n’ai pas combattu le cancer, comme le sportif acharné que j’étais. J’ai ressenti le besoin d’en prendre soin, après avoir écouté ce qu’il avait à me dire. Devenu coach, je ne me reconnaissais pas dans la course à la performance car la maladie m’a appris qu’on ne va nulle part sans son « maillon faible ». Alors je suis devenu thérapeute, spécialisé dans la relation, qui tous nous construit, souvent nous blesse et seule peut nous guérir. J’accompagne et souhaite transmettre. En relisant mes expériences sous l’éclairage des neurosciences affectives ou de la neurobiologie du trauma, je témoigne pour éclairer, pour dire que nous ne sommes pas ce que nous croyons être et que nous avons le pouvoir de nous libérer de nos conditionnements de survie. La relation nous meurtrit, le lien nous déchire mais il est aussi celui qui répare, elle est aussi cette précieuse « cœurturière », sans laquelle nous ne pouvons ni nous apaiser ni nous libérer, ni grandir ni aimer.