Ma vie était douce et belle. J’avais traversé les périodes de la vie, de l’enfance à l’adolescence, et de la maturité à la vieillesse avec la conscience de la chance qui était mienne. Je n’avais pas d’exigences irréalistes. Je vivais heureuse entourée de ma famille. Et puis, brutalement, les jours heureux se sont fracassés à l’annonce du cancer d’Apolline. Elle était ma petite-fille. Il y a désormais une frontière invisible qui a fracturé nos vies. J’ai adoré les images du bonheur, celles d’avant. Celles qui suivent, je ne peux les nommer, elles sont si éloignées de l’idée de ce bonheur perdu. Elles sont le reflet de l’insupportable absence d’Apolline.
Claudine Ribeton-Boni est née en 1954 en Alsace. Diplômée de l’Institut d’Études Politiques de Strasbourg, elle débute une carrière dans le secteur bancaire qu’elle choisit d’interrompre à la naissance de sa troisième fille pour se consacrer pleinement à sa famille. Son rôle de mère devient alors son épanouissement principal. Épouse comblée et mère de quatre filles, elle construit la vie qu’elle avait toujours rêvée. Aimant l’écriture, elle rédige des récits de vie qu’elle partage dans le cercle intime. Cependant, le drame de la maladie et la mort de sa petite-fille Apolline marquent une rupture irréversible dans la sphère familiale. Un an après cette tragédie, elle écrit ces mots, témoignage de l’incapacité d’accepter la mort d’un enfant. Elle décide de publier cet ouvrage en reversant l’intégralité des droits d’auteur à l’association « Enfants Cancers Santé », dédiée au financement de la recherche en oncologie pédiatrique.