Il ferma derrière lui la porte du jardin, suivit le trait de côte, à pied, baluchon sur le dos, jusqu'au Mont-Saint-Michel. À partir de la baie, il prit un nouveau cap, plein sud. Son objectif, traverser son pays. Quitter la mer celtique, rejoindre la grande bleue. Cela lui prit trois mois. Peut-être direz-vous, trois mois, ce n'est pas grand-chose au milieu d'une vie ! Cet espace de temps fut une parenthèse majeure dans sa longue existence.
Tout en témoignant de ce qu'était la France à l'aube du nouveau millénaire, il goûta l'essentiel :
MARCHER, SE NOURRIR, DORMIR... ET PEUT-ÊTRE PRIER
Répondant à l'appel du chemin, de la première vigne aux neiges éternelles, il suivit l'alouette qui lui servit de guide. Des nombreux signes rencontrés en chemin, il tenta d'en percer le mystère. Le mèneront-ils vers des voies plus célestes ? "Vous verrez que la réponse est au bout du chemin", avait-il entendu au cours de son voyage..
Pharmacien de campagne et investi dans la vie locale, il est aussi marcheur et sillonne la France.
À présent retraité, il troque sa blouse contre une marinière et devient musicien au service d'un groupe traditionnel. Il suit les chemins de Compostelle à travers quatre pays et se met à écrire à partir de ses carnets de route.
Né à Paris et installé en Bretagne depuis cinquante années, il mesure la chance liée à ce parcours inespéré, mais construit pas à pas.