Avec son mi-temps d'enseignant, un autre de traducteur, un troisième de tâcheron pour la revue littéraire créée par son amant Ollie, le "pigiste" vit à l'ombre de ce dernier, dont la carrière de journaliste et d'écrivain décolle. Depuis son poste d'observation à la fois modeste et privilégié, il croque dans son carnet intime une faune littéraire qu'il est amené à fréquenter par l'intermédiaire d'Ollie. Lorsque celui-ci est promu directeur des pages livres d'un grand quotidien, les choses s'emballent.
Vrai-faux journal intime, roman à clef et satire, Pigiste revisite le milieu de l'édition parisien des années Mitterrand. Les personnages sont hauts-en couleur, les égos boursoufflés, les salles de rédaction surchauffées. Tout cela alors que les frontières deviennent poreuses, que le disco, la mode, le strass et l'argent envahissent la culture, brouillant les pistes. Le pigiste en perd son latin, avant de trouver son chemin.
Traducteur primé, tout au long de sa longue carrière, Bertrand Dauzon a traduit plus de deux cents livres d'auteurs anglophones de renom, principalement des romans. Il a aussi commis quelques ouvrages sous son nom. Chacun, autour d'un lieu et d'une période particulière de son existence, jette un éclairage différent sur sa vie, conçue comme une suite de moments forts surgis dans le cadre d'un lieu prédestiné. Après Londres dans les années 70, la Provence dans les années 90 ou Bombay dans les années 2000, avec Pigiste il remonte à ses années 80 à Paris, alors qu'il découvrait le milieu de l'édition.