Employé surexploité par la Firme, Martin se retrouve durant deux ans sur le Burnoute – un titanesque navire commercial sur lequel il est condamné à être en permanence connecté, disponible, joignable à toute heure ; mais uniquement par ses collègues et employeurs, réduisant sa vie personnelle et familiale à un lointain mirage. La fin du voyage est effroyable pour lui et certains de ses collègues, dont les digues mentales cèdent : ils se jettent par-dessus bord. Ce tragique épisode est peut-être le point d’orgue de leur souffrance, mais surtout le début d’une reconstruction psychologique difficile.

Accompagné par des soignants, Martin apprivoise petit à petit une maladie bien réelle, que l’on cherche trop souvent à minimiser par l’utilisation d’euphémismes frileux tels que « syndrome d’épuisement professionnel » ou encore « burn-out ». De la découverte de sa maladie à la dénonciation d’un système oppressif, il tente d’avancer, d’apprendre, au gré de lectures, de voyages et de rencontres ; parfois avec lui-même.

Eric Tolbie nous livre ici un passionnant croisement entre essai romancé et conte philosophique pour traiter de façon didactique et accessible un sujet terriblement complexe et actuel. À dévorer et méditer au rythme de l’odyssée des naufragés !