Une partie de la vie de mon grand-père, située entre les années 1912-1919.
Il vient au monde en 1892 dans une famille alsacienne, profondément française, mais dans une région occupée par les Allemands depuis son annexion au terme de la guerre de 1870. En 1912, il est donc enrôlé de force dans l’armée allemande et envoyé loin de chez lui pour écarter toute tentative de désertion à l’approche de la Grande Guerre.
Il se retrouve dans un protectorat en Chine, où il subit le joug des Prussiens qui méprisent les Alsaciens. Il est ensuite confronté au conflit qui oppose les Allemands et les Japonais. Il sera fait prisonnier et conduit au Japon. À la pression prussienne va se rajouter celle des Japonais, ce qui lui prédit des jours sombres… Malgré tout, lors de son passage dans deux camps de détention différents, il trouvera le moyen, au milieu de diverses péripéties parfois difficiles à vivre, d’apprendre le français, car il ne parle que l’alsacien, proche de l’allemand.
Joseph-Emile BIENTZ (1892-1992).
Né dans une famille profondément française, en Alsace occupée par les allemands depuis la guerre de 1870, il ne trouve pas sa place dans cette époque tourmentée, car les prussiens méprisent les Alsaciens qui ont voulu garder leurs terres.
En 1912, il est engagé de force dans la marine allemande et expédié en extrême orient, où il devra faire face à un conflit qui n'est pas le sien. Il va s'en sortir, mais sera fait prisonnier par les japonais et interné dans des camps de détention, dans lesquels il subira le joug prussien et les humeurs nippones. Il ne sera libéré qu'en 1919 après l'armistice de la Grande Guerre, et sera reconnu comme citoyen français.
A peine de retour, il s'engage dans la Gendarmerie montée à Strasbourg et obtient son affectation en Afrique du nord dès 1920, et jusqu'en 1930, date à laquelle il y prend un poste de secrétaire général de mairie jusqu'à sa retraite en 1957.
Il se retire à Toulouse jusqu'à son décès survenu en septembre 1992.