« Nous sommes en guerre », a déclaré le président de la République le 16 mars 2020. Chaque jour les résidents de l’EHPAD que je soigne et les étudiants de la faculté que je côtoie font face à une guerre d’usure : l’isolement ou ne serait-ce que l’immobilisme forcé. Sur ce deuxième front, il n’y a aucune alternative, aucun traitement, seule l’interaction humaine peut améliorer leur santé mentale. J’alerte : « Quel général se passerait d’un renfort de deux millions d’étudiants en veille ? ». Si aucun président ni ministre ne souhaite lever une armée, alors, en tant que soignant-chercheur, je vais structurer un réseau de résistance intergénérationnelle. Certains soirs, de Gaulle, Camus, Weil et Bernanos me partagent leur expérience. Écoliers, collégiens, lycéens, étudiants et résidents vont lutter ensemble contre l’isolement de façon éducative. Est-ce le nouveau pacte français entre les générations qu’il faut bâtir pour notre nation ?
Dans ce récit vibrant, l’auteur réalise une analyse causale inédite de la précarité étudiante, de la dignité des personnes âgées, de la crise hospitalière et de celle des EHPAD, non sans vision de l’avenir du soin.
Au moment du récit, je partageai mon temps de travail entre l’Université où je suis enseignant vacataire et un centre hospitalier dans l’Hérault en ruralité dans lequel je développai des protocoles d’activités physiques pour la santé. À l’université, j’enseigne l’éthique du soin et la physiologie comportementale, ce qui me conduit à traduire les mouvements corporels de l’échelle bioénergétique à son expression sociale, en assimilant les sciences humaines. Je suis un chercheur atypique ayant publié mes études dans des revues scientifiques françaises, européennes et américaines. Pour le millénial et arrière-petit-fils de résistant que je suis, je pense qu’il faut réveiller l'audace qui est en nous pour faire face aux tumultes sociétaux et environnementaux contemporains.