Septante

70 ans, 70 textes. Certains prononcent soixante-dix, Thomas préfère septante, belge et moins tricheur.

70 ans, le seuil de la vieillesse. Il n’est pas prêt, il s’efforce d’anticiper, il se met en marche pour rester en forme. Il prend des notes. Il a choisi de parler et d’écrire à la première personne, c’est celle qu’il connaît le mieux. Subitement, sa vision du monde est bouleversée. Que se passe-t-il dans sa tête ? Il observe la fourmilière des hommes, il se souvient, il rit souvent, intérieurement, il joue avec les mots, il fantasme, il dialogue avec les morts pour rafistoler son passé. Il lui arrive de petites choses insignifiantes qui lui font songer à cette période lointaine où il abordait timidement les filles. Ses rêves se modifient et acquièrent la puissance de la réalité. Pourquoi se lamenterait-il ? Il est vivant. Il s’endort au spectacle et il se réveille plein d’énergie, prêt à se lancer dans un marathon, lui qui n’a jamais couru et qui se moque des sportifs. La vie le surprend, il rencontre des sosies et des apparitions. Il voudrait éviter les étiquettes que l’on colle sur le front des septuagénaires.

Ces 70 textes forment un récit intime. Comment cela va-t-il finir ? Le narrateur le sait bien, comme tout le monde. Il a l’impression de traverser une forêt dense et inconnue, de plus en plus sauvage, prête à l’engloutir.