Le Paradis perdu


De Irena Štimac Driss

Ma tragédie c’était d’être victime de la guerre fratricide qui a enflammée toute l’Europe et les Balkans et parce que mon père est mort et que je suis restée orpheline. Ma mère a fait tout ce qui était dans son pouvoir. Elle travaillait dix-huit heures par jour, épuisant toutes ses forces, mais ses enfants restaient toujours affamés, sans surveillance, sans école. Elle a rencontré, par hasard, un homme dont elle est tombée amoureuse et il paraît que c’était réciproque. Cet homme était prêt à se marier avec elle à condition de prendre avec elle un seul enfant et laisser le deuxième dans sa famille. Seulement, ce qui a succédé, c’était tout à fait insupportable. La vie s’est moquée de la mère et de sa fille. L’homme qui devait remplacer mon père, était instable, agressif et alcoolique. Et c’était cet homme que ma mère suivait pendant des années, au gré de ses mutations en tant que chef de gare de chemin de fer : Beška, Šajkaš, Goražde.

Moi, je les ai suivis fidèlement. Cette période a laissé sur moi de grandes séquelles, des conséquences catastrophiques qui ne m’ont jamais laissé devenir un vrai être humain, sociable et naturel. En quittant ce foyer de ma mère et son mari, où j’étais malmenée pendant des années, pour Zagreb, je me conduisais d’une façon étrange. J’évitais mes camarades de classe, je me mettais à trembler nerveusement dès que l’un des garçons m’adressait la parole.

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Livre numérique
6,49€
Publié le : 16/06/2023
ISBN : 9791040531951
Formats : PDF - EPub - MobiPocket
Livre papier
19,90€
Publié le : 16/06/2023
ISBN : 9791040531968
Formats : Broché - 140x216
Pages : 295

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Irena Štimac Driss


Irena Štimac Driss a une licence de langues en littérature française et italienne de l'Université de Zagreb, Croatie. Elle a aussi un DEA en Psychologie et Pédagogie de la Sorbonne à Paris ainsi qu’un Doctorat de 3e Cycle en Science de l'Éducation de l'Université de Lille, France. Elle a enseigné la langue française à Fès (Maroc) et à Sfax (Tunisie). Elle était enseignante de psychologie à l'Université d'Oran (Algérie) et de Tunis de 1975 à 1980. Elle vit à La Marsa (Tunisie) avec son mari.