L’année 1946 fut marquée par l’assassinat de l’écrivain Ahmad Kasravi par le groupe Fedayins d’Islam. Un événement qui donna un coup acéré aux certitudes d’un hodjatoleslam, titre honorifique des théologiens chiites qui signifie «Preuve de l’islam». Lors de son voyage au Péninsule de naissance de sa religion, il brûla son turban noir comme une révolte contre ses ténèbres.
C’est en partant de ce fait que l’autrice iranienne se rende aux mêmes lieux pour découvrir l’étincelle qui avait mis le feu au ténèbres de son grand-père.
Le Maître de philosophie illuminative, Shahabal-Din Sohrevardi nous laisse entendre que «Dieu est Raison qui créa Amour et Beauté». Cette assertion, loin de résumer le contenu du livre, donne une idée de l’aspiration d’un corps qui fût pendant quatorze siècles le champs de bataille des gardiens de Loi. Les rencontres se multiplient pour découvrir le monde des vaincus de cette conquête en faveur d’une nouvelle guerre qui commence, la guerre d’Amour et de Raison. Les personnages issue de l’Iran, la Turquie et l’Arabie y prennent part et entrent au combat. Vont-ils briser le glaive de leur ennemis?
Inspirée par les enseignements de la Sagesse Illuminative de l’Iran préislamique, l’autrice apporte ses témoignages à travers les mythes et légendes qui ressurgissent avec les événements contemporains.
C’est à travers des séminaires de philosophie organisés au Centre des Arts islamiques (SOUREH) à Téhéran où elle-même travaillait en tant que journaliste freelance que Mehrnoushe SOLOUKI a fait preuve de ses talents littéraires. Au-delà de didactique, les cours étaient une quête de conscience entre l’aube de la sagesse illuminative et le grand jour de l’existentialisme contemporaine. Elle a dû son choix à Hannah Arendt laissant entendre que la création littéraire est une étincelle au temps des ténèbres. Aussi son grand-père théologien, Mirza Davoud SOLOUKI, lui avait appris que l’essence de création est un saut vers le Fruit de l’Arbre. Au sein de SOUREH, l’organe subventionné par le Guide Suprême, SOLOUKI était témoin de l’écroulement du mur des dogmes figés. Devant la chute du mur, elle a trouvé son propre style littéraire. C'est ce soleil qui incitait ses idées à se détacher du censure d’État. Mais le verdict de censure est plus sévère pour l'écriture féminine du fait que le rapprochement de l'Arbre de la Seigneurie était une volonté féminine. L’apprentissage de la langue française était son acte d'expression de prendre son arme à détruire les colonnes de censure. Ainsi, dans le jardin de littérature française, l’enfant digne du père aspire à violer l’Interdit.