Ce nom de Nemo ne parle pas aux nouvelles générations comme à celles qui arrivèrent à l'âge d'homme après la première guerre. Celui que l'on qualifiait alors de petit prodige à l'aube du XXe siècle émerveilla Sarah Bernhardt, Loti, et même la reine Victoria à Cannes en 1899 pour son art de dire plus de 15 000 vers qu'il avait mémorisés.
Plus tard, après avoir joué avec Dullin, Copeau et Jouvet, on le vit étudier à Florence en 1912 auprès de J.-R. Bloch, enseigner la philosophie à Strasbourg en 1919, cet idéaliste généreux quittait l'université et fondait une association originale qui s'appela l'Îlot, avec cette définition : « Petit espace, mais libre. » Il s'agissait moins d'une organisation que d'un apostolat. Le projet de Nemo, orienté par son tempérament et sa culture vers l'art lyrique et tragique, était d'en porter le message à la jeunesse, en marge des programmes d'enseignement, par la lecture, la diction, la représentation partielle, la conférence ou le disque.
Maxime Nemo fondait en 1949, sous la présidence d'Édouard Herriot, l'association Jean-Jacques-Rousseau, dont il fut le secrétaire général jusqu'à sa mort.
Il est bien un passeur des lettres qui accueillit en France Emil Cioran, Mircea Eliade, mais aussi Garry Davis. Dialoguant avec R. P. Teilhard de Chardin ou en fustigeant Mauriac dans la revue Europe.
Patrick CHEVREL est né à Paris en 1948 de père inconnu. Il passe son enfance et son adolescence en pays nantais avant de poursuivre une carrière à l'étranger dans la coopération éducative et culturelle. Il a enseigné l'Interculturel dans les Universités de Nantes, le Mans, Windhoeck et Lexington jusqu'en 2010.
Passionné de littérature, de musique et de poésie, il a réalisé de nombreux programmes radiophoniques et télévisés autour de la chanson francophone au Niger, au Mexique, en Yougoslavie et en Egypte.
Après trente années de recherches dans les archives familiales, il reconstitue pas à pas des généalogies improbables autour de sa famille et ses proches. Il est le filleul de l'écrivain Maxime Nemo
Auteur de « l'affaire Charles Henri ou les aléas d'une généalogie franco-indochinoise (1948-2008 ) -Récit Editions Amalthée (2011)