« Non, monsieur Thalès, je ne nagerai pas dans le même fleuve pour tout l’or du monde ! »
Avec la pandémie de coronavirus, la barque qui craquait depuis longtemps s’enlise définitivement. L’horloge s’immobilise… Moussa Morci préfère remonter la pente du fleuve… Le messager du verbe et du livre, brûlé par ses trente ans de classe, s’immisce et se délecte dans « l’enfer du récit » dans le dessein de rétablir l’ordre chaotique des cycles de sa vie écartelée entre montagne, mer et désert.
Le temps du naufrage scolaire se confirme une fois pour toutes. Le combat s’avère vain et quasi absurde. La parole de l’enseignant, autrefois rayonnante et salvatrice, sombre désormais dans le creux intolérable de « l’insignifiance ». Reste la recherche acharnée et vertigineuse d’une autre langue à caractère « volcanique », mais assoiffée de silence.
Une nouvelle lutte de Sisyphe ? Il s’agit en tout cas d’une détermination décisive d’esquiver le vent de la « folie universelle » puisque le narrateur, passionnément amoureux de philosophie et de littérature, se livre à une bataille cornélienne pour sauver sa dignité d’enseignant. Enfin, il claque toutes les portes, perd toutes ses « dents » et part à la quête du figuier de son enfance. Seul et ultime geste de liberté et de bravoure authentique au cœur d’un monde entiché de masques et de faux-semblants.
Nom et prénom: HAMIOUI RACHID
Date et lieu de naissance:1970 à Ouezzane- Maroc
licencié en littérature française en 1994 à la faculté de Kénitra
Diplômé de l'Ecole Normale Supérieure de Martil
Professeur de langue française au lycée depuis 1995