C’est à travers des séminaires de philosophie organisés au Centre des Arts islamiques (SOUREH) à Téhéran où elle-même travaillait en tant que journaliste freelance que Mehrnoushe SOLOUKI a fait preuve de ses talents littéraires. Au-delà de didactique, les cours étaient une quête de conscience entre l’aube de la sagesse illuminative et le grand jour de l’existentialisme contemporaine. Elle a dû son choix à Hannah Arendt laissant entendre que la création littéraire est une étincelle au temps des ténèbres. Aussi son grand-père théologien, Mirza Davoud SOLOUKI, lui avait appris que l’essence de création est un saut vers le Fruit de l’Arbre. Au sein de SOUREH, l’organe subventionné par le Guide Suprême, SOLOUKI était témoin de l’écroulement du mur des dogmes figés. Devant la chute du mur, elle a trouvé son propre style littéraire. C'est ce soleil qui incitait ses idées à se détacher du censure d’État. Mais le verdict de censure est plus sévère pour l'écriture féminine du fait que le rapprochement de l'Arbre de la Seigneurie était une volonté féminine. L’apprentissage de la langue française était son acte d'expression de prendre son arme à détruire les colonnes de censure. Ainsi, dans le jardin de littérature française, l’enfant digne du père aspire à violer l’Interdit.
L’année 1946 fut marquée par l’assassinat de l’écrivain Ahmad Kasravi par le groupe Fedayins d’Islam. Un événement qui donna un coup acéré aux certitudes d’un hodjatoleslam, titre honorifique des théologiens chiites qui signifie «Preuve de l’islam». Lors de son voyage au ... Lire la suite