L’écriture représente un formidable moyen d’extérioriser et de parler de son vécu. Parfois, il arrive que l’on souhaite partager ce vécu sur une cause qui nous touche, au travers d’un témoignage engagé. Dans ce cas de figure, l’auto-édition s’impose comme un allié de taille pour communiquer sans retenue et toucher de nombreuses personnes. Témoignage et autobiographie : quelles différences ? La rédaction d’une autobiographie est un exercice qui consiste à raconter son histoire, avec bien souvent l’envie qu’elle traverse les générations et laisse une trace. Ce support s’avère intéressant lorsque l’on a un parcours particulier et des histoires qui sortent de l’ordinaire à raconter. Le témoignage sert quant à lui à raconter une expérience vécue. Le partage de cette expérience a généralement vocation à éclairer les lecteurs sur une problématique donnée et à les faire réfléchir sur cette dernière. Le témoignage peut aussi rendre hommage ou encore aider des personnes ayant vécu des situations similaires. Côté thématiques, les témoignages abordent fréquemment des expériences à la fois douloureuses et/ou marquantes comme la maladie, le deuil, les séparations, la religion ou encore les discriminations. En matière de portée, le témoignage comme l’autobiographie peuvent avoir une résonance relativement étendue. Elles peuvent sortir du cadre familial et toucher un très large public. À lire aussi : Témoignage, biographie : écrire pour se raconter, comment faire ? Pourquoi publier un témoignage engagé ? Le témoignage engagé vise à susciter une réaction chez les lecteurs et lectrices. Au-delà de bousculer, déranger, faire réfléchir, il vise bien souvent à entraîner des actions. L’idée est parfois d’inviter chaque personne lisant l’œuvre à se mobiliser, à parler plus librement de certains sujets, ou encore à mettre en place des actions concrètes dans leur quotidien. Parfois, il s’agit aussi d’avoir des répercussions au niveau national et d’investir, si possible, la scène politique. Pourquoi auto-éditer un témoignage engagé ? De nombreux auteurs font le choix d’auto-éditer leur témoignage plutôt que de le soumettre à des maisons d’édition. Cette décision peut avoir plusieurs raisons. Éviter la censure Même si les maisons d’édition offrent une certaine liberté aux auteurs, il n’est pas rare qu’elles demandent d’effectuer des ajustements dans leur texte. Outre des modifications d’ordre grammatical, elles peuvent demander de nuancer ou retirer des passages susceptibles de susciter des polémiques et de nuire à la promotion de l’ouvrage. Cette volonté d’éviter toute censure, ce sont encore les auteurs qui en parlent le mieux. Marie Grosset, autrice de Si vous saviez, indique par exemple ceci : « Il m’a semblé évident d’auto-éditer mon livre car j’avais ainsi l’assurance que le message global, l’essence même de mon ouvrage, allait être respecté d’un bout à l’autre. […] Le livre que j’ai écrit comporte des passages qui dérangent, interpellent, accusent ou poussent le lecteur dans ses derniers retranchements. Il était donc rassurant pour moi de savoir que le personnel d’une autoédition n’était pas là pour porter un jugement sur mon écriture.» Réduire le délai entre la production et la publication des œuvres Auto-éditer son ouvrage, c’est aussi se donner la possibilité de publier son livre sans attendre, ou presque. Cela est particulièrement important pour les ouvrages traitant de sujets d’actualité. Ces délais réduits tiennent à plusieurs choses : le nombre d’interlocuteurs impliqués dans le processus de publication est moins important ; les auteurs et autrices peuvent prendre en charge davantage d’étapes eux-mêmes (en fonction de leur degré d’autonomie). La souplesse offerte par l’autoédition a par exemple permis à Monique Grande de publier son livre Quand les femmes pensent le monde, inspiré notamment par la pandémie, en moins de 3 mois. Elle explique : « En septembre dernier, je pars à l’étranger en plein Covid. J’arrive à l’aéroport de Hanovre, le désert ! À l’hôtel, sur les chaînes de télévision, une majorité d’hommes s’expriment sur la gestion de la crise en mode “Je sais tout”. Je me demande où sont les femmes et pourquoi tant d’invisibilité. Je me dis intérieurement : “Il faut faire quelque chose, sans le cœur des femmes, le monde va se déshumaniser !”.» Et l’autrice d’ajouter : « Je m’engage à écrire un essai engagé, percutant en forme de “pavé dans la mare”, pour réveiller les femmes, pour les aider à sortir de l’ombre et à s’impliquer dans les changements de société. J’ai besoin d’un temps court pour publier mon ouvrage. Quelqu’un me parle de Librinova pour auto éditer mon livre. Leur format à la carte et leur rapidité de publication me séduisent. En moins de 3 mois, Quand les femmes pensent le monde voit le jour. Timing rapide, joli petit format de poche… une belle expérience d’autoédition ! » Pouvoir aborder tous les sujets Publier son témoignage, c’est enfin s’offrir l’opportunité de traiter des sujets rarement abordés dans l’espace public et par extension rarement publiés. La plupart des maisons d’édition ont en effet une ligne éditoriale dont elles dévient rarement. Autre facteur à prendre en considération : dans le secteur de l’édition comme ailleurs, il y a une certaine propension à prioriser les sujets « à la mode », ou déjà connus et appréciés du public. Sortir du périmètre établi s’apparente à un risque. Chaque livre publié doit avoir le maximum de chances de se retrouver sur les étagères des librairies. Fred Colby, auteur de T’as pas le sida j’espère ?!, a fait les frais de la frilosité des maisons d’édition quant aux sujets de niche lorsqu’il a voulu aborder sa séropositivité. « Quand j’ai décidé d’écrire un témoignage militant sur ma vie d’homme gay séropositif, j’ai d’abord contacté des maisons d’édition classiques mais très vite, on m’a fait comprendre que le sujet était trop « niche » ou bien que c’était une démarche « courageuse » mais que ce type de témoignage ne rentrait pas dans la ligne éditoriale. J’ai eu droit aussi à un mail empreint de condescendance et de jugement moral. Bien loin de me décourager, je me suis dit que l’auto-édition était en fait la garantie de publier mon témoignage tel quel, sans censure. J’avais aussi une totale liberté dans le titre, la couverture, la date de sortie et la promotion du livre. Je suis très heureux du résultat. J’ai vendu plus de 500 exemplaires de mon livre le mois de sa sortie et j’ai des retours très touchants de mes lecteurs et lectrices. Vive l’auto-édition. » À lire aussi : Pourquoi écrire un témoignage ? Daphnée Gagnage explique les vertus thérapeutiques de l’écriture. Grâce à l’auto-édition, ces auteurs bénéficient d’une liberté et d’une maîtrise totale de leur sujet. Et vous, avez-vous déjà envisagé de publier un témoignage engagé ? Pour aller plus loin : Auto-édition numérique et auto-édition papier : que choisir ? Comment publier un livre sur internet en auto-édition ? Comment créer une couverture de livre de qualité professionnelle ?